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    Bas-Congo Sida : avec le test rapide les gens ont moins peur

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     cdv/ photo infobascono
    cdv/ photo infobascono

    (Syfia Grands Lacs/RD Congo) Dans le Bas-Congo, les personnes qui, auparavant, se faisaient dépister du VIH/sida venaient rarement retirer les résultats de leurs tests, inquiétées par des délais d’attente trop longs. Mais depuis l’arrivée des tests rapides, les gens connaissent presque tous leur état sérologique, ce qui facilite la prise en charge de ceux qui sont déclarés séropositifs. 

     

    « L’attente des résultats du test VIH/sida fait peur et donne souvent des insomnies. Lors du  premier test, je ne suis jamais rentré les chercher« , confie Martin Singa, un habitant de Matadi, capitale de la province du Bas-Congo, au sud-est de Kinshasa. Cette fois, il vient de passer un test rapide et il a eu le résultat en un peu moins de 10 minutes. Arrivés il y a quelques années dans la région, les nouveaux tests (Determine, Unigold, Double check) permettent aux personnes dépistées de connaître en effet rapidement leur état sérologique et ainsi de se faire prendre en charge pour ceux qui ont le virus. Au premier trimestre 2009, « sur près de 10 000 clients qui se sont présentés pour le dépistage à Matadi et Boma, tous ont retiré leurs résultats« , indique un rapport de Amo-Congo, une association de lutte contre le sida, implantée un peu partout en RD Congo.

    Selon Dr Bea Ilunga, qui travaille dans la lutte contre le sida, avec l’ancien test Elisa, il fallait attendre une, voire deux semaines, pour connaître les résultats. Ce test exigeait un personnel qualifié, un appareillage et des réactifs chers et se faisait en plusieurs étapes. Il était, de plus, exigeant en nombre de personnes à tester. La peur au ventre, très peu de gens prenaient alors le courage de rentrer dans les CDV (Centres de dépistage volontaire) où ils avaient effectué leur contrôle médical. « Sur dix personnes dépistées, en moyenne seules trois revenaient« , révèle Bienvenu Kawende, point focal de la lutte contre le sida dans la zone de santé de Mbanza-Ngungu.

     

    Sortir de la clandestinité

    C’est l’OMS qui a recommandé l’utilisation des nouveaux tests.  Actuellement utilisés un peu partout en RD Congo, ils sont beaucoup plus fiables. Dans le Bas-Congo où le taux de prévalence est de 4,9 % (4,1 % au plan national en 2006), les gens sont encouragés à aller se faire dépister par des pairs éducateurs et des relais communautaires. Ceux-ci, formés sur le VIH/sida, sillonnent les entreprises, les marchés, les écoles…, s’adressent à la population à travers les médias, l’invitant à connaître son état sérologique. « C’est gratuit et rapide et la prise en charge est assurée« , appellent-ils. Pour toucher plus de monde, le dépistage se fait parfois aussi dans des CDV mobiles qui circulent surtout dans les grandes agglomérations de la province. Les personnes qui vont vers ces centres sont instruites sur la maladie et mises en confiance quant à la possibilité d’une prise en charge médicale, psychologique et alimentaire.

    Si la séropositivité est confirmée, le malade dépisté est soumis à des analyses de suivi biologique, qui déterminent quel type de prise en charge doit lui être appliqué. « C’est dur d’apprendre qu’on est séropositif. Cette prise en charge nous aide énormément« , se réjouit Léon Mabuela, président des Amis de victoire, une association de personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH) à la cité de Kisantu. Pour mieux être pris en charge, nombre de ces personnes sortent de la clandestinité et se regroupent au sein de structures. Elles se réunissent régulièrement dans des villes et cités. « C’est l’occasion pour nous d’échanger les expériences pour raffermir nos liens et revendiquer nos droits« , affirme Françoise Kapinga qui dirige une association contre la stigmatisation et le rejet des personnes vivant avec le VIH/sida.

     

    Davantage de centres de dépistage

    Les intervenants dans la lutte contre le sida s’inquiètent cependant de l’absence de centres dans les coins reculés du Bas-Congo. Selon un rapport du Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS), le taux de couverture de la province en CDV est actuellement de 58 %. Les villageois sont peu ou pas sensibilisés. « C’est un danger et la raison pour laquelle la maladie se ruralise« , avertit Myriam Kalanzaya, chef de staff médical à Amo-Congo. « Le CDV est indispensable, car il permet de lutter contre le sida, insiste Jean-Michel Kuwa, chargé du service de développement dans cette organisation. Plus la population est sensibilisée, plus elle vient se faire dépister et plus le nombre de malades connus augmente.«  Selon le PNLS, ils sont actuellement près de 150 000 pour une population estimée à plus de 3 millions d’habitants au Bas-Congo.

    Le programme gouvernemental a reçu l’appui de la Banque mondiale pour financer l’installation de nouveaux centres, mais cela ne permet pas de satisfaire tous les besoins. « Notre souhait est de couvrir toute la province« , déclare Mathieu Luvunu, coordonnateur de ce programme.

     

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