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    Rd Congo:Une Fonction publique de retraités

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    couloir(Syfia Grands Lacs/RD Congo) Plus de la moitié des fonctionnaires congolais continuent à travailler alors qu’ils ont déjà atteint l’âge légal de la retraite. Ils préfèrent rester en poste le temps d’attendre leurs maigres indemnités de fin de carrière, que l’Etat a du mal à leur payer. Exemples parlants dans la province du Bas-Congo, au sud-est de Kinshasa. 

     Par Dieudonné Muaka Dimbi

    Septuagénaire, Prospère Wola est encore à son âge, secrétaire à la division provinciale de l’Urbanisme et Habitat, dans la province du Bas-Congo. Sa carrière à la fonction publique aurait dû pourtant s’arrêter depuis plus de cinq ans déjà. Aujourd’hui, il tient un discours sans équivoque : « Je préfère mourir en fonction que de prendre ma retraite« , tranche- t-il d’un ton ferme. La loi congolaise est cependant claire là-dessus. Tout travailleur ayant atteint l’âge de 60 ans ou ayant accompli 30 ans de service doit prendre sa retraite. Mais la loi précise qu’il doit, en plus de ses indemnités de fin de carrière, bénéficier d’une pension substantielle et honorable. En termes clairs, d’une rente qui lui permet de vivre décemment.

    Mais en Rd Congo, les allocations de fin de carrière (salaire de base x 12 mois) ne sont généralement pas payées au moment du départ de l’agent à la retraite. La rente qu’ils doivent en outre percevoir pendant leurs vieux jours reste insignifiante. Un directeur de la fonction publique a droit actuellement à 5000 Fc (5,5 $) le mois et l’huissier 299 Fc (0,5 $). Un montant qui pousse la plupart des fonctionnaires à rester en poste. Selon le Prospère Wola, cette pratique lui permet de « garder de ?nombreux partenaires sociaux (sic !) qui m’aident à survivre. »

    Retraite, un envoi à la mort

    Faustin Ingonde qui a pris sa retraite en 1998 continue, lui, d’occuper la maison de fonction au Camp l’Etat, proche du marché central de Matadi. Originaire de la province de l’Equateur (nord-ouest de la RDC), il n’a jamais bénéficié de ses indemnités de sortie et sa pension ne lui permet pas de payer un loyer. Ancien huissier, il attend toujours, dit-il, le jour de son rapatriement au village natal. « Je n’ai plus la force de travailler, reconnaît Nicolas Mabanza, un vieux fonctionnaire de la ville de Boma, qui a perdu son épouse et son unique fils. Je ne vis que grâce aux personnes de bonne volonté qui m’apportent de temps à temps à manger. »

    D’après la Banque mondiale qui cite une étude menée notamment dans trois ministères (Agriculture, Environnement et Santé), plus de 60 % des fonctionnaires qui y travaillent ont dépassé l’âge de la retraire. Dans le Bas-Congo, les statistiques de la division provinciale de la Fonction publique indiquent que, sur un peu plus de 5000 agents éligibles à la retraite en 2009, à peine plus de la moitié ont arrêté de travailler dès qu’ils ont été notifiés. Ils attendent chez eux dans le dénuement, leurs allocations de fin de carrière qui ne leur sont toujours pas versées. Les autres ne se pressent pas de partir, car ils ressentent leur départ comme un « envoi à la mort. »

    Petit coup de pouce de la BM

    Fin 2009, le Syndicat des retraités et rentiers de la Fonction publique de la Rd Congo avait adressé une lettre ouverte à l’Assemblée nationale, au Sénat et au gouvernement central pour protester contre le non paiement des indemnités de fin de carrière de ses agents, et réclamer l’augmentation de leur rente. Celle-ci ne doit, en effet, pas rester statique comme le veut la loi. « Lorsque le barème des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat subit une augmentation générale, les pensions doivent aussi être revues dans une proportion identique« , rappelle Timothée Arthur Kaposa, un vieux syndicaliste à la retraite. Mais cela n’a jamais été le cas…

    Pour aider le gouvernement congolais à payer les frais de départ en retraite ne serait-ce que d’une partie de ses vieux fonctionnaires, la Banque mondiale a récemment débloqué un montant de 40 000 $. « Cela va offrir la possibilité d’un renouvellement des unités qualifiés dans l’administration publique« , espère Marie Françoise Nelly, la directrice des opérations de cette institution en Rd Congo.

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    1 COMMENTAIRE

    1. Pour la prémière fois je viens de visiter notre site web infosbascongo .
      Félicitations aux initiateurs et aux donateurs;

      Je suis en congé à Boma

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