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    Interview de l’Abbé Germain NZINGA sur la fête de Noel 2010.

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    La fête de Noël,c’est dejà ce samedi. Nous publions cette interview que l’Abbé Germain Nzinga,Prêtre du diocèse de Matadi se trouvant à Rome en Italie a accordé à une agence de presse Italienne.

    Bonjour père Germain, nous sommes à quelques heures de la grande fête de Noel. Quels sont vos sentiments ?

    Bonjour, chers amis. A l’approche d’une si grande solennité, je suis comme tout chrétien animé par un double sentiment de fascination et d’effroi.  Je suis fasciné par un Dieu qui aime à ce point l’homme jusqu’à se faire homme lui-même pour en être plus proche. Mais en même temps je suis effrayé dans la pensée d’être encore indigne d’une si grande grâce.

    Nous supposons que trois semaines sont amplement  suffisantes ?

    Vous avez raison de le dire. Mais le travail de l’âme est un chemin long, très long. Il demande de suivre les consignes du précurseur Jean-Baptiste pour se convertir et redresser les sentiers par lesquels  le Messie vient à nous. Cette conversion se conjugue avec l’effort d’aller de l’avant, d’améliorer chaque jour un aspect après un autre. La naissance de Jésus, Dieu- qui- sauve, devient comme cette aide du ciel qui manquait pour réaliser ce plan spirituel.

    Bien sur, mais revenons à la fête de Noel elle-même, d’où vient cette dénomination qu’on ne trouve pas dans les écrits bibliques ?

    La liturgie de notre église catholique désignait il y a quelques siècles la célébration de la nativité de Jésus par le mot latin Festum Nativitatis Domini Jesu Chriti, qu’elle rend en une formule résumée : Dies Natalis Domini, qui veut dire jour de naissance du Seigneur. Cette dernière expression a été résumée de nouveau par le langage populaire par Natalis. De là sont nées les expressions populaires  en diverses langues de famille latine, en l’occurrence Natale en italien, Navidad  en espagnol, Natal en portugais.  Pour ce qui concerne la langue française, Natalis latin a fait l’objet d’une contraction linguistique pour donner suite au mot  Noel.

    Le plus important, c’est d’observer cette  longue évolution linguistique sur la forme. Mais le contenu reste le même, il veut toujours signifier la naissance du messie longtemps annoncé par les prophètes et dont les promesses se trouvent réalisées dans le nourrisson du couple formé de Marie et de Joseph, né  sous le pontificat de l’empereur romain César Auguste qui signa le décret du recensement ;  sous le gouvernorat de Quirinus (Luc 2, 1-2)  et enfin durant la royauté de Hérode le Grand.

    Une naissance qui , semble-t-il, est survenue à minuit ?

    La tradition chrétienne la situe dans le passage de la nuit du 24 au jour du 25 décembre. Sans vouloir trop m’appesantir sur l’historicité de cette date, je voudrais plutôt souligner que minuit est l’instant charnière où finit la nuit précédente et commence la lumière du jour suivant. La naissance du messie est proprement l’aurore qui éclaire le monde qui marche dans les ténèbres du péché.

    L’arbre de Noel représente le même sens décrit ci-dessus ?

    Il y a, c’est vrai, dans l’arbre de Noel des boules de cristal qui symbolisent cette lumière de Noel mais la signification profonde va au-delà. L’arbre de Noel est là comme le résumé de l’histoire du salut. Dans ce sens, il évoque tour à tour le paradis terrestre, la création, le péché d’Adam et d’Eve, leur expulsion pour se conclure par la promesse du Sauveur qu’on s’apprête à fêter dans la Nativité à Noel. Ici l’important, c’est  le saut symbolique qui nous porte de la création de l’humanité en Adam et Eve vers la nouvelle création symbolisée par la naissance de Jésus, le nouvel Adam. C’est lui qui vient régénérer l’humanité tombée en faillite. L’arbre de Noel est le signe fort de ce saut dans le nouveau.

    Mais comment comprendre que sur les quatre évangélistes, seuls Matthieu et Luc racontent le récit de la naissance de Jésus ?

    C’est vrai que cela fait réfléchir de constater que deux sur les quatre évangélistes font mention du récit de la nativité. Et à quelques exceptions près , les lettres des apôtres n’y font pas mention. Marc initie son Evangile par la prédication de Jean-Baptiste et dès qu’il touche à la personne de Jésus, ce dernier est déjà à l’âge du baptême. Jean introduit par un prologue qui ne touche pas directement aux détails techniques du récit de la nativité. Cela est d’autant étonnant lorsqu’on sait l’importance que revêt le dogme de l’incarnation.

    Mais alors comment expliquer ce contraste ?

    C’est la preuve  que la première prédication chrétienne n’a pas tourné autour de Noel mais plutôt de Pâques. Le cœur du kérygme apostolique était bel et bien la passion, la mort et la résurrection de Jésus. Il plaçait  le Christ mort et ressuscité au centre de l’annonce de la Bonne Nouvelle. C’est bien après  que les évangélistes vont se poser cette question : « Ce Jésus mort et ressuscité, d’où vient-il ? » Matthieu initiera à chercher ses origines dans la longue généalogie où il alignera 42 générations d’Abraham jusqu’à Joseph (Mat 1, 1-17) avant de fixer la paternité légale en Joseph  tout en mentionnant clairement que cet enfant né de son couple avec Marie ne vient  pas biologiquement de lui, car « conçu de l’Esprit Saint ». Prenant connaissance de ce secret spirituel au cours d’un songe, Joseph prendra  alors  deux décisions importantes qui auront un impact dans la suite de l’histoire du salut.

    Quelles sont ces décisions, père Germain ?

    Eh bien, sachant que ce qui a été engendré en Marie vient de l’Esprit Saint, Joseph renonce à son petit plan de licencier discrètement  Marie. Il prend chez lui sa femme mais par stupeur et respect pour l’Esprit qui a pris Marie sous son ombre pour la conception, l’évangéliste nous atteste que  «Joseph ne la connut pas jusqu’au jour où elle enfanta le fils auquel il donnera le nom de Jésus, c’est-à-dire Dieu sauve » (Mt2,21). Joseph est dit « le juste » parce qu’ il renonce à son plan personnel pour entrer dans le plan de Dieu ; parce qu’il refuse de juger les événements qui lui adviennent selon la petite justice humaine. Lui se décide de voir comme Dieu voit, de juger comme Dieu juge.

     Le Oui de Marie et le Oui de Joseph ont sauvé le meuble du couple d’Eve et d’Adam et par conséquent ont changé le cours de l’histoire du monde en lui donnant une direction nouvelle.

    Pour revenir à la première prédication apostolique qui tournait autour de Jésus mort et ressuscité. Ne contredit-on pas aujourd’hui le style missionnaire de début de l’Eglise en insistant trop sur Noel ?

    Non, pas du tout. Loin s’en faut ! La révélation divine ne se fait pas d’un coup. Elle suit les lenteurs de compréhension de l’esprit humain et  se révèle petit à petit, levant les divers pans du voile jusqu’au jour où le croyant le voit face à face tel qu’il est (1 Cor 13, 13).

    C’est-à-dire ?

    De fait, Jésus qui a révélé sa gloire dans sa mort et résurrection est le même qui est né à Bethleem. La révélation complète de la divinité de Jésus se fait et dans les mystère de l’incarnation et dans celui de la résurrection. La vérité spirituelle chrétienne se situe entre ces deux extrêmes, entre  le commencement et la fin. Pour comprendre la nativité de Jésus, il faut voir l’enfant dans la crèche et entendre les paroles de Paul : « Lui qui est de condition divine n’a pas revendiqué son droit d’être à égal de Dieu » (Phi 2, 6). Ceci dit,  je pense que la crèche, c’est l’image même de la croix qui montre l’abaissement de Dieu.

    Ce n’est pas toujours facile à comprendre ?

    Tu as raison ! Pourtant il faut que chaque chrétien y arrive parce que c’est le cœur même de notre foi chrétienne. Je crois personnellement qu’il y a un lien intrinsèque  entre l’incarnation et la résurrection. De par ma formation, je suis tenté de trouver un sens dans la similitude  de deux gestes apparemment différents : Marie qui enfanta son fils, l’enveloppa de langes et le coucha dans la crèche (Lc 2, 6) et  l’ensevelissement de Jésus où il est dit que le corps de Jésus fut enveloppé de linceul et on le déposa dans le tombeau (Marc 15, 26). Le bébé en langes couché dans la mangeoire animale  et le corps en linceul déposé dans le tombeau révèlent le mystère entier de ce Dieu qui vient visiter les hommes, qui a choisi de le faire dans le dénuement et la pauvreté totale .

    L’autel où le Christ se donnera à l’humanité est désormais la véritable crèche. C’est là que Jésus se rend présent dans le pain et le vin consacrés. Noel ne prend son sens que dans la perspective du mystère pascal. La naissance est illuminée par la gloire révélée sur la croix et à la résurrection.

    Mais pour être sérieux, qu’est-ce que Noel change dans notre vie quotidienne ?

    A Noel, il est intéressant de voir que le Christ est annoncé comme Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Déjà dans l’Ancien Testament, les juifs l’utilisaient en disant : Notre Dieu est un Dieu qui s’approche,  mais il restait à savoir jusqu’où  il s’approchait. Dieu habite l’histoire des hommes, il est dans la création. Mais avec Jésus , Dieu se lie à l’histoire des hommes d’une manière spéciale. Il accepte  de subir l’histoire et de ne pas la dominer d’en haut. Il n’est pas un Dieu du ciel, qui serait éloigné des hommes. Il prend ses quartiers dans ce que l’histoire humaine a de beau et de sale. C’est là qu’il vient naitre pour faire renaitre une vie nouvelle. Il pénètre dans les ombres humaines pour les inonder de sa lumière. Dieu se montre capable  de se faire homme et même de se laisser faire par l’homme, de souffrir de l’homme. Pour tout dire,  la grandeur de Dieu n’est pas en dehors de nos limites humaines. Au contraire, elle se pose dans ces limites pour les faire éclater. Noel montre combien nous comptons pour Dieu.

    Vous voulez dire que Dieu est préoccupé de l’homme ?

    Oui, absolument. Depuis la fondation du monde, Dieu est préoccupé de venir à l’homme pour lui faire un deal, pour le libérer de toutes les forces de la mort et le faire participer à la vie en abondance. La nouveauté de Noel, c’est que Dieu, en nous donnant son Fils, nous donne en même temps la possibilité de devenir ses enfants donc des fils de Dieu, capables de participer à la vie éternelle.  Voilà ce que veut dire l’image du ciel ouvert dans les récits de la nativité. Dieu traverse le voile qui nous séparait de lui. Le ciel et la terre communiquent désormais dans une insondable communion.

    Est-ce que cela change tout ?

    Oui et non.

     Oui, parce que la possibilité du salut  nous est offerte. Le don d’une vie nouvelle nous est garanti, quitte à chacun de nous de se décider de le saisir et d’aller de l’avant vers des cieux nouveaux et une terre nouvelle.

    Non, parce que ici même entre en jeu le mystère de la liberté humaine. Le Prologue de Jean nous renseigne là-dessus.  « La lumière est venue dans le monde mais les hommes ne l’ont pas acceptée. Ce Jésus est venu chez lui mais les siens ne l’ont pas accueilli  » (Jean 1, 10-11). Tel est le paradoxe de l’histoire d’amour entre Dieu et l’homme libre de vouloir ou de refuser ce don de liberté lui offert. Contempler la gloire de Noel revient à dire que naitre de la chair et de sang ne suffit plus. Il en faut plus. Il faut naitre de nouveau. Naitre de l’Esprit. Naitre de Dieu. Cette nouvelle création nous met en demeure de vivre autrement la vie sous le signe de l’amour et de la paix. En recevant cette possibilité de devenir fils de Dieu, nous avons tout reçu…

    Pour revenir aux choses pratiques, pourquoi Marie a-t-elle accouché dans une étable ?

    L’évangéliste nous dit qu’il n’ y avait plus de place dans la salle commune. A cette époque, en effet, les maisons des villages étaient composées d’une grande salle et d’une étable accolée par les animaux. Marie est allée juste à coté , dans l’étable , à l’écart de la foule pour accoucher.  Mais l’essentiel ici n’est pas la maternité moderne ou la précarité de l’étable. L’essentiel ici tient au lieu et à sa signification. Né à Bethleem, la cité de David pour accomplir les Ecritures qui ont annoncé que c’est bien là que naitra le Messie (Mi 5, 1) . En sus, les conditions de pauvreté extrême dans lesquelles Dieu choisit de venir au monde tracent déjà ce que seront bien diversement son style de vie et sa royauté.  C’est comme pour dire que chez lui tout est signe. Et en naissant dans l’étable, il nous envoie un message fort : la pauvreté et l’humilité deviennent chez lui la clef pour forcer les portes de son Règne.

    La pauvreté, dites-vous, mais les mages lui apportent de l’or, de l’encens et de la myrrhe ?

    En effet, vous avez raison de le dire mais ces présents prennent chez lui une connotation spirituelle bien diverse. L’or symbolise sa royauté durable ; l’encens dont la fumée monte vers le ciel et se répand partout appelle désormais à adorer sa divinité tandis que la myrrhe qui dans la culture juive entrait dans la composition de certains parfums servant aux sépultures prédit dès la nativité l’ensevelissement futur de Jésus, avec la forte allusion à Marie de Magdala portant du parfum à la tombe.

    Alors parlons-en : père Germain, c’est une vérité que Noel est devenu une fête matérielle, une occasion de boire et de manger ?

    Hélas ! à entendre les appels du saint Père qui a une masse d’informations sur la vie de ses ouailles, il y a quelque chose de vrai dans ce que vous dites. Il suffit en effet d’observer ici et là la frénésie avec laquelle les familles vont faire des emplettes, et cela,  parfois au-delà de leurs revenus, en vue de préparer le réveillon de Noel. L’on peut se dire qu’il y a péril dans la demeure.  Il est douloureux de le dire mais la fête de Noel est devenue aujourd’hui laïque et commerciale. Quand bien même les messes de minuit ne sont pas totalement désertées, il est urgent de dénoncer que les nouveaux temples ce jour-là, ce sont les centres commerciaux qui résonnent les chants de Noel pour mieux pousser les consommateurs à acheter.

    Il y a quelque part une perversion du message évangélique. L’heureux  message des anges aux bergers « N’ayez pas peur, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle d’une grande joie  que va faire tout le peuple parce qu’il vous est né aujourd’hui un Sauveur »( Luc 2,) est corrompu, attribuant au matériel ce qui est dévolu uniquement au divin. Le bonheur spirituel de libération qu’il annonce est plutôt travesti en une fausse félicité de consumérisme qui est, à mon humble avis, une autre marque d’esclavage. Dans ces conditions, Noel ne libère plus. Il asservit. C’est tout le contraire de la volonté divine.

    Cette perversion peut également  concerner le père Noel ?

    Tout à fait. Les contemporains n’attendent plus Noel pour la force de levain qu’il doit opérer dans la pate de l’histoire humaine.  On l’attend pour son caractère purement festif. Ainsi l’on ne s’étonne plus de trouver le vieillard barbu dans les devantures chinoises à Pékin ou à Kaboul où le Christ est ignoré ou quelques fois pourchassé comme intrus. Il est urgent de clarifier le sens. Si nous perdons le sens profond, nous passons à  coté du  message que Dieu nous adresse, nous perdons alors la direction.

    Vous n’avez pas répondu clairement sur Père Noel. C’est quoi le rapport entre lui et Jésus ?

    Père Noel est une tradition qui est née dans la culture américaine sous les réminiscences de Saint Nicolas. Cette tradition s’est exportée en Europe après la première guerre mondiale. Pour des motifs pédagogiques de récompenser les enfants qui se comportent bien et de punir ceux qui font mal, dans de nombreux pays en effet, les parents utilisent la personne ou plutôt le personnage de père Noel qui apporte les cadeaux aux enfants. Une identification se glisse petit à petit entre l’Enfant Jésus et ce vieillard vêtu en rouge avec le bonnet blanc. En Autriche par exemple, on n’attend pas tant le père Noel que Christkind ou en français, l’enfant Jésus. Le but de la visite reste néanmoins d’apporter les cadeaux, accompagnés d’une lettre déposée devant les cheminées ou à  la porte de l’enfant et que ce dernier découvre à son réveil.

    Soyons clair et portons deux précisions à ce sujet  : historiquement et bibliquement , le père Noel n’a aucun point commun avec Jésus-Christ. S’il reste vrai que Jésus avait un grand attachement aux enfants qu’il bénissait sans cesse,  il n’ y aurait rien de mal à faire de cadeau aux enfants à l’occasion de la naissance de l’Enfant Jésus. Cependant, il est nécessaire de ne point perdre de vue le signifié dont parle le prophète Isaïe. Tout dans la vie de Jésus est signe. Chaque cadeau donné ou reçu à Noel doit venir de l’esprit de Noel et porter vers la révélation du visage de Dieu. Le contraire serait contreproductif car nous éloignerait du cœur même de ce mystère de Dieu-avec-nous.  Le cadeau donné doit traduire ce caractère gratuit de don reçu et donné, il doit casser les chaines de l’égoïsme et de calculs,  il doit enfin créer cette chaine d’amour partagé qui vient de Dieu et rentre à Dieu.

    Vous parliez de deux précisions. Et la deuxième ?

    Si bien sur,  la deuxième précision concerne le mensonge même qui accompagne l’identité de ce père Noel. S’habiller autrement et aller se présenter devant un enfant en lui faisant croire que père Noel est une personne vivante court le risque d’édulcorer la bonne foi de ce même enfant quand il atteindra l’âge adulte  et s’avisera de la supercherie. Il est évident que celui qui nait à Noel se dit être  la vérité et la vie. Nous ne pouvons pas prétendre le suivre si nous nous permettons des petits mensonge comme celui lié à la personne de Père Noel. Au baptême, nous avons rejeté les mensonges pour dire la vérité à Dieu et aux prochains, surtout aux plus proches de nous que sont nos membres de famille.

     Il n’ y a pas de petits mensonges d’une part et de grands mensonges de l’autre. Tout mensonge est mensonge. Qu’il soit grand ou petit, il appartient à la méthode de l’Antéchrist et participe à détruire à la place de vivifier. L’on ne peut honorer Jésus en trompant ces innocents que sont les enfants. Il faut être radical pour entrer dans la suite du Christ. Faire la fête et boire, faire des centres commerciaux comme nouveaux temples où le père Noel s’érige en grand-prêtre,  exposer les enfants à ne plus distinguer le mythe de la réalité ou à confondre le père Noel de Jésus est une façon de faire la contrefaçon spirituelle, de conformer la foi chrétienne au gout des masses païennes et de la détourner de la vérité Jésus, né à Bethleem et tué à Jérusalem.

    N’avez-vous pas peur que votre radicalisme soulève des vagues ?

    Il n’y a pas de raison d’avoir peur. Si je me permettais d’avoir peur, du coup je désobéirais à l’appel de l’ange qui parlait aux bergers et cette semaine parle à nous. « N’ayez pas peur ». La peur n’entre pas dans le vocabulaire de Dieu et si son ange emploie ce terme en parlant aux bergers, c’est justement dans son sens négatif, pour la nier et la relativiser. Dieu lui seul peut nous garantir de ne pas avoir peur parce que Lui seul  a vaincu la mort. Il a écrasé la tête du serpent. Il ne faut pas avoir peur de dire la vérité. Seule la vérité rend libre. Seule la vérité libère la puissance transformatrice de Noel.

    Avez-vous un message de la fin  pour nos lecteurs ?

    Vous savez ? Le message de Noel n’est pas un message de la fin mais qui annonce le début. Le commencement d’un voyage spirituel au long duquel désormais l’homme peut être certain de ne pas cheminer seul. Dans ses joies comme dans ses peines, dans ses doutes comme dans ses certitudes, dans ses ombres et lumières, dans sa vie qui évolue en dents de scie, par des hauts et des bas, au plus secret de cette vie, il y a un hôte intérieur fidèle qui est la parole devenue sa propre chair. Un hôte qui l’appelle à entrer en dialogue avec lui et l’invite à s’inspirer de lui pour trouver la voie de bonheur. A Noel, Dieu nous courtise. Il sollicite notre réponse à sa demande d’amour. « Voici que je me tiens devant ta porte et je frappe, dit le Seigneur. Si tu m’ouvres, j’entrerai chez toi et je prendrai le repas avec toi. Moi avec toi et toi avec moi. » Ap. 3, 20. Il ne nous demande qu’une seule chose : lui ouvrir les portes de notre cœur, lui permettre de faire de notre petite histoire humaine son berceau et son tabernacle ; provoquer dans notre vie quotidienne une manière nouvelle de vivre qui cherche la vérité comme lumière éclairante et l’amour et la paix comme nouveau style de vie .  Voici le rêve de l’Enfant Jésus pour nous, voici son  rêve fou pour la famille humaine.

    Je ne peux clore cet interview sans faire un clin d’œil à mon peuple rdcongolais et aux fidèles de mon diocèse de Matadi. Loin des yeux près du cœur. A eux tous comme aux chrétiens avec qui je prierai à la Messe de minuit, je souhaite que la naissance de l’Enfant Jésus nous porte plus de paix et d’amour véritables. Joyeux  Noel et heureuse nouvelle année 2011 à vous tous!

    Merci de tout cœur, père Germain, pour ce riche partage.

    Tout le plaisir a été pour moi.

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