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    Rd congo:interview: des efforts à fournir sur les droits de l’homme

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    Professeur Bob Kabamba/Infobascongo
    Professeur Bob Kabamba/Infobascongo

     

     
     
     
     
     
     
     

    (www.infobascongo.net) Professeur en Sciences politiques de l’Université de Liège en Belgique, Bob Kabamba est un Belge d’origine Congolaise. En séjour à Matadi à 365 km de Kinshasa, cet Echevin en charge des affaires sociales et expert international a répondu aux questions sur les droits de l’homme  et la constitution.

    Infobascongo.net: Bob Kabamba: Quelle lecture faites-vous des droits de l’homme en Rd Congo ?

    Bob Kabamba : Quand on parle des droits de l’homme, il ne faut pas toujours avoir une image instantanée. Il faut le voir dans une vision perspective. Par rapport à la situation actuelle, c’est mieux qu’auparavant. Il y a eu la dictature pendant plusieurs années et des guerres. Malgré la fin de la guerre en 2003, il y a des tensions, la violence interethnique et communautaire dans l’Est de la Rd Congo avec des conséquences graves sur les populations civiles. Par ailleurs, on peut remarquer qu’il y a liberté d’expression, d’associations, il y a 700 partis politiques, une multitude de radios, télévisions et journaux qui disent ce qu’ils pensent parfois à la limite de l’injure. Ces derniers temps montrent qu’il y a crispation au niveau du sommet de l’Etat sur les droits de l’homme. Il y a des assassinats,j’ai lu qu’il y a des intimidations de certains membres de l’opposition par des services de sécurités,un tas de choses qui montrent qu’on a pas encore véritablement un Etat de droit en R d Congo même si c’est mieux qu’avant.

    IFB : La mort du Président de la voix de sans voix Floribert Chebeya est –elle une illustration des violations des droits de l’homme ?

    B.K : Sa mort a mis en exergue la problématique des services de sécurité de la R d Congo. Comment voulez –vous qu’un homme comme lui, connu par son action qui lui a permis d’obtenir plusieurs prix soit réduit au silence par les services de sécurité. Pourtant,il ne représentait pas un danger pour le pouvoir encore moins pour les autres . Un des problèmes de ce pays, c’est le manque de formation, des compétences …de services de sécurité. Ma crainte c’est qu’on va bien entrer en campagne électorale. J’imagine que dans les circonscriptions éloignées, un candidat peut utiliser les services de sécurité pour évincer son concurrent quand il devient dangereux.

    Infobascongo : Par rapport à ces violations, n’était-il pas logique pour les USA d’exclure la Rd Congo de l’Agoa (Africain Growth and Opportunité Act)?

     Bob Kabamba : C’est logique, je trouve. Les violations sexuelles ont atteint un tel degré de sensibilisation qu’elles deviennent presqu’un problème mondial. Il y a tellement d’organismes qui travaillent sur la question et  qui font pression sur le Congo pour qu’il prenne des mesures concrètes en vue d’éradiquer ce mal qui gagne du terrain. Je viens d’apprendre qu’il y a encore eu des viols collectifs des femmes à l’Equateur et au Kasaï. Cela pousse les Etats -Unis  à lancer un signal fort envers la Rd Congo pour qu’elle réprime fortement ses auteurs. Et donc, dans le cadre de l’Agoa qui stipule clairement la question des droits de l’homme, c’est clair que les Etats-Unis décident ainsi.

    Malgré cela, je ne crois pas que l’impact va être important. Il a assurément quelques secteurs qui seront touchés comme celui du pétrole qui, jusque là est recherché. Mais, si les USA ne veulent pas acheter, la Chine par exemple le fera…

     IFB : Aujourd’hui, le gouvernement pense qu’il faille réviser la constitution pour que notamment, l’élection présidentielle se fasse en un seul tour.Comment le jugez-vous cette position?

     B.K : Dans toute démocratie, il y a un moment d’évaluation après avoir mis en œuvre la constitution. En Belgique, la révision de la constitution est monnaie courante à chaque législature,en France… Mais,il ne faut pas oublier qu’il a des articles irréversibles car,ils sont le fondement même de la dite constitution tels que :le mandat du chef de l’Etat ,la décentralisation,l’indépendance de la justice et le régionalisme. Il y a effectivement des articles qui posent des problèmes. Le 110 par exemple qui stipule qu’un Député qui est appelé à exercer d’autres fonctions perd son siège définitivement au profit du suppléant pendant que ce dernier parfois n’est même pas connu des électeurs est inadéquate. L’élu qui détient la légitimité peut exercer une autre fonction pendant un temps et siéger de nouveau. Sur la question précisément de l’élection présidentielle au premier tour, de manière très claire, je ne partage pas cet avis. C’est faux l’argument du gouvernement qui porte sur le manque d’argent car, si vous lisez bien le calendrier électoral, le 2è tour va de paire avec les élections provinciales. Cela revient à dire qu’il n’y aura pas d’élections provinciales. Aussi, on disant qu’il y a un problème qui pousse à des conflits identitaires, je dis oui. L’élection au Congo est ethnique au niveau provincial, national ainsi que pour la présidentielle. On vote pour le candidat de sa région parce qu’il parle la même langue, parce qu’il vous représente…Il y aura donc deux candidats qui vont se positionner. L’un de l’Est et l’autre de l’Ouest. Le 2è tour permet effectivement à celui qui sera élu d’avoir la légitimité là où il le sera moins.

    IFB : Certaines gens pensent qu’en 2011, la Rd Congo connaîtra le même problème que la Côte-d’Ivoire. Qu’en pensez-vous ?

    B.K : Non, c’est difficile. Cette situation aurait pu arriver en 2006. La logique Ivoirienne n’est possible que lorsqu’un candidat à des troupes, des armes…puisque le pouvoir est toujours détenu grâce à la sécurité et l’argent. N’étant plus dans une logique de guerre, on fait les élections pour consolider la paix. De mon point de vue, ce n’est pas possible.

    IFB : Les 40% constitutionnel des retenues à la source des recettes par les provinces n’entravent-elles pas leur bon fonctionnement ?

    B.K : Au fait, les provinces en souffrent beaucoup. Ici à Matadi, on voit beaucoup de choses qui sont faites et qui sont entrain d’être faites. Si ces moyens étaient mis à la disposition des provinces, j’ose croire que le Bas-Congo serait une des plus prospère. Cependant, la mise en œuvre pose beaucoup de problèmes. La plupart des recettes du Congo proviennent de cette province avec le barrage d’Inga,les ports,le pétrole,le sucre…L’entrée du pas,c’est le Bas-Congo mais si les recettes doivent lui être données à 40%,les infrastructures existantes ont été payées par tout le monde. J’étais au port, j’ai vu des grumes entrain d’être exportées qui viennent de l’Equateur et de la province orientale. Pour un écolo comme moi, ça fait mal pourtant les taxes sont entrain d’être perçues ici. N’empêche que s’il y avait la volonté d’appliquer les 40% que la loi sur la nomenclature des taxes donne une série de choses au Bas-Congo mais aussi à d’autres provinces dans le cadre de la redistribution.

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