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    Matadi : un maire entreprenant et convaincant

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    Maire de la ville de Matadi / Photo Infobascongo

    (Syfia Grands Lacs/Rd Congo) Jean-Marc Nzeyidio, jeune maire de Matadi, fait tout ce qu’il peut pour développer cette ville portuaire et capitale du Bas-Congo. Les recettes locales étant insuffisantes pour construire des routes et assainir la ville, il recherche et trouve des aides extérieures.

    Depuis six ans Jean-Marc Nzeyidio, qui a aujourd’hui 40 ans, est à la tête de Matadi. Il a commencé jeune à gérer cette ville potentiellement riche. Avec son port fluvial qui accueille des bateaux de haute mer, c’est le port import-export le plus important du pays. A lui seul, il devrait apporter suffisamment de recettes pour le développement de la ville. Mais « la taxe sur la pollution, la plus importante des 15 taxes qui constituent notre source de financement, ne nous rapporte que 125 000 Fc (136 $) à chaque accostage d’un navire. Avec 15 navires par mois en moyenne, c’est insuffisant pour ne fut-ce qu’assainir une ville de plus de 400 000 habitants », explique-t-il.
    Ce jeune maire qui se présente comme le doyen des maires en fonction de la Rd Congo, ne compte dès lors pas uniquement sur les recettes officielles pour gérer sa ville. Les 5 millions de francs congolais (5550 $) notamment que le gouvernement provincial lui rétrocède chaque mois dans le cadre de la gestion des entités territoriales décentralisées, ne représentent pas grand chose. Juste de quoi « payer les agents », précise Nzeyidio.

    Des contacts fructueux
    Ainsi multiplie-t-il des contacts pour chercher d’autres financements. Il reçoit de nombreux visiteurs, des diplomates entre autres à qui il demande de soutenir son action. « Chaque fois que je les reçois, je leur parle de nos difficultés et de notre volonté de changer », raconte le maire. Et son plaidoyer trouve des échos et commence à porter des fruits. Arrivée à la mairie en 2005, il a été sélectionné par le Département d’Etat américain, pour suivre une formation sur la démocratie à la base aux Etats-Unis en 2008. Un voyage utile, qui lui a permis de « nouer davantage de contacts », reconnait-il.
    En 2010, sur financement de la Banque mondiale, 3 km de la voirie urbaine ont ainsi été réhabilités, des latrines publiques ont été construites, des collecteurs aménagés, des érosions maîtrisées… »Les toilettes sont un véritable problème. Quiconque sait que Matadi est construite sur le roc (le nom de la ville signifie “pierres” en langue Kikongo, Ndlr) saisit la portée de ce geste » pour les habitants, se félicite ce territorial.
    Il a aussi obtenu l’aide de la Mission de stabilisation des Nations unies au Congo (Monusco, ex Monuc) pour construire des toilettes, aménager une source d’eau à la périphérie de la ville pour près de 500 ménages, et réhabiliter une école qui porte son nom, en signe de reconnaissance… Ces initiatives de la mairie s’inscrivent aux côtés d’autres projets de développement de Matadi, financés selon les priorités directement par la province. « C’est ainsi que des ponts ont été jetés, des bornes fontaines aménagées, un centre de santé et une maternité construits… »
    Dans une ville chef-lieu de province où siègent le gouverneur et vice-gouverneur, les ministres et les députés provinciaux, être maire n’est pas facile. Marié, père de quatre enfants, ce territorial qui a travaillé avant comme directeur administratif et financier chez les Kimbanguistes, arrive cependant à tirer son épingle du jeu. « Mon secret, c’est le respect envers les autorités, l’humilité et la recherche de la paix », se confesse-t-il, presque.
    Les problèmes de gestion de la ville restent immenses. Sa médiation a certes permis de résoudre certains conflits sociaux dans les milieux de travail, notamment à l’Office national des transports (Onatra) qui gère le port. Avec le concours des médias et de la société civile, le maire a pu aussi remettre de l’ordre chez les jeunes qui se comportent souvent en voyous lors des obsèques. Mais comme dans les autres grandes villes bruyantes du pays, lui non plus n’arrive pas à faire respecter la loi qui interdit la pollution sonore des terrasses, bars et Eglises du réveil. « Nous sommes en train de fournir des efforts en parlant notamment avec les chefs de ces Eglises », assure-t-il.

    Collaboration sincère

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