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    Matadi :Les conducteurs passent désormais par le contrôle technique

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    centre commercial de Matadi/Infobascongo

    (Rcn/Syfia) A Matadi, chef-lieu du Bas-Congo, les conducteurs des véhicules payaient de faux contrôles techniques. Ce qui cause de nombreux accidents. La revendication des conducteurs a poussé l’Etat à rectifier le tir : les contrôles sont en train de devenir la norme.

    Ce jeudi de janvier, Alain Uyunia, un chauffeur de taxi, assiste au contrôle technique de son véhicule. Au bout de quelque 25 minutes, il connaît l’état des principaux organes de sécurité. « Les résultats ont démontré que ma voiture a un problème de déséquilibre des phares », fait-il savoir. Depuis l’achat de son véhicule en 2007, il n’est jamais passé par ce contrôle. Néanmoins, il reconnait avoir déjà payé 30$ au dragage, à la division provinciale des transports pour ce faire.

    La situation d’Alain n’est pas un cas isolé. A Matadi, bien qu’ils aient payé l’expertise, le document qui certifie le contrôle, beaucoup de chauffeurs ignoraient l’état de leur véhicule. Pourtant, l’arrêté ministériel du 7 janvier 1998 portant réglementation du contrôle technique des véhicules automobiles et des remorques stipule en son article 1er que « toute automobile, toute remorque et tout ensemble de véhicules mis en circulation sur le territoire national sont soumis au contrôle technique obligatoire et régulier ». Ce contrôle a pour but « de s’assurer que les véhicules automobiles et les remorques en circulation en RDC remplissent les conditions techniques fixées par l’annexe 1 à la loi 78-022 du 30 août 1978 portant nouveau code de la route de telle sorte qu’ils ne puissent constituer un danger ni pour les conducteurs et occupants des véhicules, ni pour les tiers et leurs biens ».’

    A la division provinciale des transports qui perçoit l’argent des chauffeurs pour assurer ce contrôle, personne n’a voulu s’exprimer à ce sujet. Cependant, Jacques Mpitu, le ministre des Transports, s’inscrit en faux contre cette pratique. « Ce n’est pas honnête », déclare-t-il.

    Scènes dramatiques

    Outre l’ivresse au volant et la méconnaissance du code de la route, le non-respect du contrôle technique est l’une des causes des accidents à Matadi. Selon les statistiques de la police de la circulation routière, ‘’Au moins 88 cas d’accidents dus à la panne technique ont été enregistrés en 2011, à Matadi.’’ A cause des faux contrôles ou leur absence, combien de conducteurs ont assisté impuissants à des scènes spectaculaires causées par des freins défaillants ou des bris d’essieux ? Le 31 décembre dernier, une voiture taxi a ainsi terminé sa course dans un gros véhicule stationné à l’entrée de la chambre froide Ledya, à Kinkanda. Cette voiture était hors d’âge. A en croire un mécanicien, témoin sur le lieu du drame, « les freins ont lâché ».

    Pression des chauffeurs

    Mécontent de payer de l’argent sans pour autant que cela serve au contrôle technique, l’Association congolaise des chauffeurs du congo (Acco), fin 2010, a protesté. Le pésident provincial de l’Acco, Rolly Nsueka, révèle qu’ « au cours de cette rencontre, nous avons revendiqué nos droits. L’achat de l’expertise était conditionnée au contrôle selon la loi ce qui ne se faisait pas. »

    Ce qui a poussé le gouvernement provincial à signer un partenariat avec la Société congolaise de contrôle technique (SCCT), une firme privée. Depuis début janvier, elle est à pied d’œuvre. Le conducteur présente son véhicule sans un document nécessaire à l’office de la route et passe par huit opérations. Il s’agit du contrôle visuel extérieur, de la pollution avec analyseur de gaz, du freinage, etc. Les véhicules qui ont un problème ont 2 jours ou 1 semaine au maximum pour être réparés dans le garage du choix du chauffeur. A l’issue de toutes ces opérations, le conducteur reçoit une fiche de contrôle technique et le reçu auprès du chef de centre. « Nous vérifions les organes du véhicule afin de lui donner un document valable pour circuler. En tant que centre de contrôle technique, nous disposons d’équipements importants, de la nouvelle technologie qui donne le diagnostic plus rapide et approprié », informe Alexis Nzamena, chef de centre de la SCCT au Bas-Congo. Chaque jour, il reçoit 5 à 6 véhicules. « Si le contrôle est fait, on remet au propriétaire du véhicule un bilan de contrôle technique annexé au procès verbal qu’il présente au dragage pour l’octroi de l’expertise », poursuit Alexis Nzamena. Ces véhicules sont catégorisés. Cependant, la tarification ne plaît pas aux conducteurs qui trouvent le montant « exorbitant’». « Etant de la catégorie AB, j’ai payé 44 750 francs congolais (49,7dollars) pour ce contrôle technique. Au dragage, on m’a donné la note de perception : j’ai payé encore 30 380 fc (33,7dollars). Comme si cela ne suffisait pas, il faut photocopier 18 fois cette fiche. Alors qu’autrefois, avec moins de 20 dollars, j’avais mon expertise », maugréait anonymement J.K., qui a fait savoir qu’il l’a fait « pour être en ordre avec l’Etat ».

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