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    Kinshasa:Les requérants jugent trop longues les procédures de divorce

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    la balance
    symbole de la justice/Internet

    (RCN-INFOSUD/SYFIA) Divorcer est devenu un phénomène de société très courant à Kinshasa. Tellement courant que les requérants, souvent très pressés d’en finir, jugent trop longues les procédures de séparation. Les tentatives de conciliation menées par les juges ou les exigences de consentement sont difficilement vécues par les époux en instance de divorce.

    Au tribunal de paix d’Assossa, dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa, en moyenne quatre couples viennent chaque mois solliciter le divorce. Un constat s’y dégage : ce sont souvent de jeunes couples dont le mariage n’a tenu que moins de trois ans, qui désirent se séparer. Mais, s’en tenant aux procédures légales en la matière, les juges ne s’empressent pas, pour autant, de faire tout de suite leur volonté. « Comme pour tout autre jugement, le tribunal de paix accorde toujours un temps pour voir si les époux peuvent se réconcilier. Lorsque le demandeur introduit sa requête et la confirme, ce processus peut durer 6 mois. C’est l’étape de conciliation », explique Mbuli Bongoy, responsable du greffe civil du Tripaix d’Assossa.

    Mbuli Bongoy fait remarquer que le divorce n’est pas une mince affaire. Le jugement peut ainsi prendre beaucoup de temps, surtout lorsqu’il y a résistance d’une des parties en cause. « Les deux parties doivent être consentantes, sinon le juge fait venir tour à tour les parents, ou encore les témoins de cette union pour avoir leur avis lorsqu’il y a résistance d’une partie », poursuit le greffe.

    Du temps perdu ?

    L’étape de conciliation peut réussir à mettre le couple ensemble, tout comme elle peut échouer. Et au cas où les doutes persistent et que cette étape échoue, le juge conciliateur fait rapport de non conciliation. Immédiatement après, le demandeur du divorce assigne son époux ou son épouse à comparaître en audience publique. Pour Frank Koni, un père qui a mal vécu le divorce d’avec sa femme, la procédure a duré deux ans. S’il avoue que la sentence du tribunal a entraîné des tiraillements entre les deux familles, notamment au sujet du partage des biens, la durée de la procédure était, selon lui, exagérée. « C’est peut-être une manière d’accorder une dernière chance aux époux qui veulent divorcer, de se ressaisir pour un changement d’avis », tente-t-il de comprendre.

    Une procédure que Martine, elle aussi divorcée, a du mal à accepter. Car, pour elle, lorsque deux personnes décident de confirmer leur union devant l’état-civil, c’est qu’il y a un intérêt commun quelque part. Et « lorsqu’on constate qu’il n’y a plus d’intérêt commun, autant se séparer », argumente-t-elle avec force, avant de poursuivre : « J’ai décidé de me séparer de mon mari parce que j’en avais marre. Je n’ai pas tenu compte de la durée que le jugement pouvait prendre. Pour que le divorce soit prononcé, cela a pris trois ans et pendant ce temps j’en souffrais. »

    Du temps perdu, selon Martine, qui demande pourquoi consacrer autant d’années pour dissoudre un mariage, alors que, selon elle, « l’union devant l’état civil ne dure que quelques minutes. » Pour cette femme, les trois années que le tribunal a mis pour prononcer son divorce lui ont servi de leçon. « Je ne suis pas prête à contracter un second mariage civil », se résout-elle, rassurée néanmoins d’avoir « conquis sa liberté. »

    « Il faut savoir se supporter »

    Au sein de l’opinion publique, de nombreuses personnes estiment que les demandes de divorce en constante évolution, à Kinshasa particulièrement, sont surtout le fait des couples qui se marient vite, sans s’y être suffisamment préparés. Et que si le tribunal prend du temps pour juger d’une demande de séparation, c’est parce que les époux prennent souvent des décisions sous l’effet de la colère. « Les juges ne connaissant pas leur histoire de vie commune, c’est normal qu’ils refusent de se prononcer trop vite », explique Viviane, une femme qui a une expérience de 55 ans de mariage.

    « Durant les 55 années de vie commune avec mon mari, nous avons connu des hauts et des bas qui pouvaient conduire les jeunes d’aujourd’hui à divorcer. Il faut savoir simplement se supporter mutuellement », conseille cette femme qui a une longue expérience de vie de couple. Pour elle, quelles que soient les raisons pour lesquelles on veut divorcer, une partie est toujours perdante : les enfants qui sont obligés de subir la décision de leurs parents.

    Elda Along

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