(Club Ntemo) Bien que fermés à la sépulture, les cimetières Ngadi I et II à Matadi à 365 km de Kinshasa sont profanés. Des maisons poussent comme des champignons. Parmi les causes : le manque de clôture. Pourtant, la loi l’exige. La promesse faite par l’autorité provinciale peine à se réaliser.
Aux cimetières de Ngadi I et II à Matadi, des maisons continuent de sortir de terre. Fin avril, un jeune garçon a été appréhendé par un policier. Il détruisait une tombe la nuit. Ils sont nombreux des jeunes garçons qui vivent de la destruction des tombes dans ces cimetières. Les dégâts qu’ils commentent se sont encore révélés le 1er août dernier, fête nationale des morts. Joël Mbingu, un congolais de la diaspora venu sarcler la tombe de sa mère a été surpris désagréablement. Une fondation a pris place. Et, les carreaux qui couvraient cette tombe embellissent désormais la véranda d’une maison à proximité. Il est venu aux mains avec le propriétaire de cette habitation. Pourtant, c’est en 2007 seulement que les cimetières de Ngadi I et II ont été fermé.
Ouvert depuis l’époque coloniale, ils n’ont jamais été clôturés. Cependant, l’ordonnance du 14 février 1914 sur le service des inhumations et police des cimetières en son article 1er stipule : ‘’ Il sera établie dans tous les centres d’occupation de la colonie dans les terrains désignés par l’Administrateur du territoire, un ou plusieurs cimetières. Ils seront entourés d’une colonie d’au moins 1m50 d’élévation’’. ‘’ Le manque du respect de cette loi est notamment la cause de leurs profanations’’, soutient Didier Mambweni, vice-président de la société civile du Kongo Central.
‘’ Cela se fera dans un bref délai’’.
Depuis début janvier, la société civile du Kongo Central est montée au créneau pour exiger du gouvernement provincial le respect de la loi. Deo Nkusu alors vice-gouverneur avait promis la clôture de ces cimetières. La mairie de Matadi a résolu de les clôturer avec des pruniers (Spondias Monbin) pour un coût de 311 000$. Mais rien n’est fait à ce jour. ’’La mairie attend la défalcation de ce montant du gouvernement provincial car, elle n’a pas des moyens étant donné que 80% des enterrements au cimetière de Boko sont gratuits à cause de la pauvreté des habitants’’, se défend Jean-Marc Nzeyidio. Pour Deo Nkusu, le gouverneur ‘’ cela se fera dans un bref délai’’.
Cependant, les habitants s’impatientent. ’’ Si l’autorité n’est pas capable, nous sommes prêts à nous cotiser enfin de sécuriser les tombes de nos membres de famille’’, a suggéré Jolie Mwangala, une habitante.
