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    Bas-Congo : vétérinaires délaissés, bétail décimé

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    La clinique vétérinaire de Matadi/Infobascongo

    Maillon important de la sécurité alimentaire, le rôle des vétérinaires est méconnu au Bas-Congo, au sud-ouest de Kinshasa. Sans moyens, mal payés, ils ne peuvent lutter contre les maladies du bétail. Producteurs et consommateurs en pâtissent.

    « Un vétérinaire, c’est quelqu’un qui soigne et nettoie les chiens » (sic !). C’est ainsi que l’entend Bibiane, une étudiante de l’Institut supérieur de commerce de Matadi, à 365 km de Kinshasa. Pourtant, plus qu’un « soigneur de chiens », corrige Dr Léon Nlonda, médecin vétérinaire à Matadi, « il assure le traitement des animaux domestiques, d’élevage ou sauvage, prévient les maladies transmissibles directement ou indirectement à l’homme par les animaux, contrôle les denrées alimentaires d’origine animale et certifie certains produits conformément aux dispositions légales ».
    Malgré ce rôle important, le vétérinaire fait figure de parent pauvre au Bas-Congo. A Matadi, par exemple, la Clinique vétérinaire au quartier ciné-palace fonctionne dans un vieux bâtiment de l’époque coloniale. Quelques rares agents utilisent des meubles vétustes, tapent leurs lettres sur d’anciennes machines à dactylographier. Cette clinique est surnommée « Kimvula » par le personnel de l’Inspection provinciale de l’Agriculture, pêche et élevage, en référence au territoire délaissé du Bas-Congo. « Nous n’avons jamais reçu de frais de fonctionnement. Les conditions de travail sont très dures », se plaint Dr L. Nlonda.

    Elevages abandonnés
    La situation est pire dans les autres juridictions du Bas-Congo. A Songololo, à 80 km de Matadi, le bureau du vétérinaire dégage une odeur d’excréments des chauves-souris et manque de tout. « Avec de telles conditions, comment le vétérinaire peut-il servir d’exemple aux jeunes ? », s’interroge Dr Gustave Kuzungula, chef de bureau provincial de production et santé animale. Leur vie précaire renforce la méconnaissance de leur travail. « Les médecins humains sont connus parce qu’on les voit circuler à bord de véhicules offerts par de nombreux programmes qui les soutiennent mais aussi parce que les autorités accordent une grande importance à la santé humaine », se désole Dr Nlonda.
    Par manque de frais de fonctionnement, d’équipements et de moyen de locomotion, le service vétérinaire n’arrive pas à trouver de solutions aux problèmes de sécurité alimentaire. La peste des petits ruminants qui sévit au Bas-Congo depuis 2007 en est une illustration. Des cheptels ont ainsi été décimés poussant des habitants à abandonner l’élevage qui était pourtant leur principale source de revenu. Beaucoup d’éleveurs de poules et de porcs dans la province ont fini par mettre la clé sous la porte. Pour trouver des réponses aux problèmes de protéines animales, les habitants se rabattent sur les produits importés.
    Outre la question de sécurité alimentaire, les vétérinaires peinent à endiguer le cycle de zoonose (maladies des animaux qui se transmettent à l’homme, Ndlr), à l’instar de la rage qui sévit dans la province depuis près de quatre ans et qui a déjà tué une trentaine de personnes. La campagne de vaccination organisée à cet effet n’a atteint qu’une infime partie de la province.

    Cercle vicieux
    Aux mauvaises conditions de travail, s’ajoute l’insuffisance du nombre de vétérinaires. On n’en compte que 25, publics et privés confondus, pour une province vaste de 58 000 km². « C’est trop peu car, les besoins sont énormes », déclare Dr Kuzungula.
    Pas facile cependant de susciter les vocations des jeunes. Début janvier, le ministère national de l’Agriculture a lancé la campagne d’embauche des médecins vétérinaires pour « renforcer le service et préparer la relève ». A ce jour, aucune candidature n’a été enregistrée. Car, en plus de la précarité de leur condition de travail, les vétérinaires sont faiblement rémunérés. Un chef de bureau touche un peu moins de 60$ par mois. Les jeunes qui terminent les humanités sont donc attirés par d’autres domaines : médecine humaine, sciences commerciales, sciences infirmières…
    Ce que confirme, Maurice Nkayilu, préfet de l’Institut technique agricole et vétérinaire (ITAV) de Mpozo à Matadi qui dit n’avoir inscrit qu’un seul élève en 3ème vétérinaire cette rentrée de classe de septembre. Dans le même temps, six diplômés d’Etat de son école ont résolu de changer de filière à l’université. Pour attirer les jeunes, « il faut une réorganisation de ce métier par l’Etat, un bon salaire, du matériel, des produits vétérinaires et des moyens de locomotion, recommande Dr Kuzungula. Car, ailleurs le médecin vétérinaire gagne mieux voire autant que le médecin humain ».

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    1 COMMENTAIRE

    1. Je suis désolé de voir un domaine noble comme la médecine vétérinaire puisse manquer une bonne clinique vraiment dans ma province, je suis étudiant en premier doctorat en médecine vétérinaire à l’Unikin mais avec ça vraiment, je pleure et je me dis si je serai utile comment si l’Etat ne met pas le moyen pour les vieux qui sont déjà là, je revois les moqueries de mes amis quand j’ai opté pour cette facultés moi qui ai fait le latin philo au petit séminaire de mbata, je leur donne raison parce que c’est un domaine qui n’existe pas dans ma province par rapport à l’est du pays où un médecin vétérinaire bien formé est déjà un diamant aujourd’hui. Dr je vous ai lu avec attention, je ne veux pas abandonné je vais me rejoindre à vous d’ici deux ans pour sensibiliser la population et lutter ensemble de faire valoir ce domaine. c’est désolant d’entendre que à peine 25 médecins vétérinaires vraiment, qui n’ont pas de salaire, que l’État ne connais pas aussi, kiadi madi mu n’tima. on va réussir que Dieu nous aide vraiment.

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