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    Interview : Les gays de Matadi sensibilisés à lutter contre le Sida

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    A Matadi,de plus en plus l’homosexualité gagne du terrain. Cependant,ces partisans sont très exposés au VIH Sida. L’Ong Jeunesse active pour le développement intégré de lutte contre le VIH/SIDA (JADIS SIDA) les sensibilise.

    Infobascongo : Hugor Mavembo,vous êtes chargé de suivi et évaluation à l’ong Jadis Sida. Pourquoi orientez-vous aujourdhui votre action vers les gays?
    Hugor Mavembo : Nous sommes entrain d’expérimenter avec l’appui du Programme Vih/Sida intégré au congo(Provic),financé par l’USAID une nouvelle approche appelée communauté championne.  Nous le faisons avec les MSM, c’est-à-dire Man who sex with man en français HSH (les hommes qui ont le rapport sexuel avec les hommes), appelés gays’’.  Notre étude secrète démontre que cette catégorie est oubliée dans la lutte contre le VIH/SIDA. C’est ce qui justifie le financement que nous avons reçu de Provic.
    IBC : Comment en êtes-vous arrivés là puisque les homosexuels vivent dans la clandestinité dans notre pays ?
    H.M : Un de nos partenaires de Kinshasa nous a mis en contact avec le président des homosexuels de Matadi. C’est ainsi que nous avons pu réunir près de 500 MSM. Ils ont été sensibilisés et  384 seulement ont accepté de se faire dépister. A l’issue de cette activité, nous nous sommes rendus compte que le taux de prévalence est très élevé chez les gays. Alors que la prévalence de la province est estimée à plus ou moins 2%, Chez les MSM, elle va au delà de 5%. C’est ce qui nous a poussés à mener un plaidoyer auprès des bailleurs, partenaires. Le but est d’avoir une communauté championne composée des MSM. Nous avons trois communautés championnes à Matadi: Nsakala-nsimba, Kitomesa et Mvuzi qui,en effet, sont dans les zones de santé de Matadi et Nzanza.  Au départ, je ne pensais pas qu’on pouvait réunir un tel nombre. Tous ne sont pas encore sortis de la clandestinité alors qu’ils constituent  une frange importante.
    IBC : Comment expliquez-vous ce taux élevé de prévalence chez les MSM?
    H.M : La voie que les MSM utilisent pendant le rapport sexuel est une voie à risque. Le rôle de sphincter anal est d’éliminer les selles et non de recevoir le pénis. Tel que Dieu a crée l’homme, le rapport sexuel se passe par le vagin. Avant le rapport sexuel, il y a sécrétion vaginale qui facilite la pénétration pour qu’il y ait moins de blessures. Il y a transmission du VIH pendant le rapport sexuel quand il y a blessure. Or, les homos les font par voie anale où il n y a pas sécrétion. Il n’y a aucune préparation psychologique où l’anus peut être lubrifié. Certains utilisent la salive et d’autres l’huile de palme qui ne sont pas des lubrifiants recommandés. Conséquence: beaucoup connaissent des déchirures. Ce qui fait qu’ils sont plus exposés au VIH. En  plus de blessures, certains MSM  nous ont révélé que leurs partenaires leurs exigent de sucer leur anus ou leur pénis.  Ce sont des comportements à haut risque. Le danger réside aussi dans ce sens que certains hétéros ont des rapports sexuels avec ces MSM.
    IBC : Après la sensibilisation, le dépistage quelles sont les étapes suivantes?
    H.M : La première étape était la sensibilisation sur le danger qu’ils encourent dans la transmission du VIH pour un changement de comportement. Un petit nombre a pris la résolution d’abandonner. Mais 95% ont décidé de rester MSM. Nous leur proposons le préservatif masculin et féminin à utiliser pendant leur rapport sexuel et leur demandons de connaître leur sérologie. Les positifs ont été recrutés et sont  pris en charge par JADIS/SIDA. Au fait,les gays tiennent des réunions et sont organisés. Ils veulent réclamer leur droit. Nous leur parlons de la constitution congolaise qui n’autorise pas leur union conjugale. Nous visons concrètement les rapprocher, les regrouper dans la communauté championne où ils élaborent eux- mêmes leur plan d’action. Le dernier trimestre de l’année passée, nous avons formé 25 MSM comme pairs éducateurs. Actuellement, ils mènent des activités de sensibilisation sur le terrain. Ils sont bien équipés avec leur phallus(en bois), leur boîte à image, dépliants… Leur rapport journalier renseigne que  7 à 15 gays sont sensibilisés. Nous ne les encourageons pas mais, c’est pour prévenir.
    IBC : N’avez-vous pas peur d’être pointé du doigt par la communauté d’autant plus qu’elle n’accepte pas les homosexuels ?
    H.M : (rire) Ce sont des notions qui nous accompagnent toujours. On nous accuse de coucher avec les OEV, MSM puisque nous sommes avec eux. Les gens parleront toujours. Ce qui est important pour nous, c’est le travail important que nous faisons pour la nation congolaise. Nous n’avons pas peur que les gens parlent de nous en mal, question pour nous d’être intègres dans ce que nous faisons. Cela ne nous décourage pas.

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