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    Journalistes, personnes clés dans la communication sur l’avortement formés à Matadi

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    Il s’est tenu à Matadi au Kongo Central une formation sur la communication en droit de santé sexuelle et reproductive. La coalition de lutte contre les grossesses non désirés (CNGD), plate forme regroupant quatre ongs nationales et deux internationales, l’a organisée les 19 et 20 avril à travers le projet  » mongongo na biso 2 « , avec l’appui technique de Médecins du monde France et Care international(Mongongo na biso,notre voix,Ndlr). Trente journalistes de 35 ans et moins ont participé à cette formation. Ils ont appris les différentes techniques de communication sur notamment l’avortement, sujet tabou peu ou pas évoqué dans la société congolaise

    Selon le Programme national de la santé de la reproduction (PNSR), il y a 846 décès maternels sur 100 000 naissances vivantes en RDC ( statistiques Etudes démographiques de santé 2013-2014 ), trois femmes meurent chaque heure pendant la grossesse, à l’accouchement ou dans les suites des couches. Parmi les causes qui entraînent cette mortalité figurent les avortements non sécurisés. Ces avortements sont, de fait,la deuxième de cinq causes majeures de mortalité maternelle, soit 17% ou 14 femmes chaque jour, une femme toutes les deux heures.
    Ces chiffres alarmants sont dus au manque d’accès pour les femmes à l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive, mais également aux pesanteurs socio-culturelles et le non-respect des droits de la femme.

    Journalistes canal de communication par excellence

    Pour Docteur Frank Akamba, facilitateur de la formation et médecin en santé publique,  » les avortements franck et non-sécurisés sont devenus un problème de santé publique qui méritent une réponse multisectiorielle, car c’est l’affaire de tous. Aujourd’hui, nous avons ciblé les journalistes parce qu’ils ont mandat de pouvoir éduquer la population, donner la bonne information sur l’avortement, son ampleur, le cadre légal en RDC et les services complets de l’avortement et la contraception ».  » « Dans Mongongo na biso 1, nous avions eu un partage d’informations avec les parlementaires. Cette fois nous prenons en compte les professionnels des médias canal de communication par excellence. On a donc décidé de changer leur façon de communiquer en leur donnant des techniques et outils de formation en matière de planification familiale et d’avortement afin d’en parler sans préjugés ni stéréotypes ou stigmatisation », explique Déborah Bilawu de la CGND. « Il faut que le journaliste connaissent ce qui se passe pour qu’il ait une sorte de sensibilité pour parler de ce sujet avec responsabilité. Si le journaliste n’intervient pas,les gens risquent d’avoir de mauvaises pratiques qui peuvent entraîner la mort »,rénchérit Adellard Obul,journaliste et professeur à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication(Ifasic).

    Daddy Simbadio, correspondant de B-ONE se réjouit:  » Les questions liées à la santé sexuelle et reproductive ont toujours été des sujets tabous dans notre société. Grâce à cette formation nous aborderons désormais l’avortement en toute quiétude. Nous avons par ailleurs pris connaissance du cadre légal internationale notamment le protocole de Maputo ratifié par la RDC,signé en 2003 et ratifié par la RDC. Cela nous instruit davantage. La formation vaut son pesant d’or ».

    « Je suis présentatrice d’une émission à caractère sanitaire et fort de techniques de communication sur l’avortement apprises, j’ai aujourd’hui une parfaite maîtrise pour en parler et je crois dur comme fer être devenue une source fiable pour la promotion des droits de la femme », se félicite une autre participante.

    Vulgariser le protocole de Maputo

    Cette formation vient répondre à l’objectif principal de la coalition: vulgariser le protocole de Maputo, particulièrement en son article 14, alinéa 2, point c, qui consacre l’accès des femmes à l’avortement dans les cas d’inceste, viols ou agression sexuelle ou encore grossesse mettant en danger la santé physique et mentale de la femme, la vie de la mère, la vie du foetus. La coalition vise donc la promotion des droits des femmes et la réponse à leurs besoins en matière d’accès à l’information sur la santé et aux services de santé sexuelle et reproductive, services qui malheureusement font défaut en RDC. Matadi est la dernière étape de cette formation après Kinshasa, Goma et Bukavu. Cent vingt journalistes sont ciblés.

    Par Papy Matumpa

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