Le Coronavirus s’infiltre dans la prison du Camp Molayi à Matadi

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Des prisonniers du Camp Molayi de Matadi lors de la visite du ministre provincial de la Justice/Photo infobascongo

Un pensionnaire de la prison du Camp Molayi a été testé positif au Covid-19 après la mort d’un condamné selon des sources concordantes. Dans la foulée, des prélèvements ont été faits dans cette maison carcérale.


L’équipe de riposte de la zone de santé de Nzanza s’est déployée dans la prison centrale de Matadi. Elle a décontaminé cette maison carcérale. Le malade lui, a été isolé et 100 autres prisonniers dépistés. Les échantillons sont envoyés à l’Institut national de recherche biomédicale ( INRB ), à Kinshasa. Mais selon une source digne de foi, un prisonnier atteint de Coronavirus est décédé il y a trois jours.

Danger

D’une capacité de 150 places, la prison du Camp Molayi est en surpopulation carcérale. Elle abrite près de 800 détenus. La promiscuité, les conditions d’hygiène déplorables et la restauration difficile risquent de faire exploser la maladie. Même le personnel est en danger. Le directeur de la prison affirme que des dispositions sont prises pour contrecarrer la maladie. Des sources concordantes, l’OMS et l’ONG ADRA ont placé des tentes et des Kits dans cette institution carcérale.


Deuxième zone de santé la plus touchée au Kongo central avec 59 cas déclarés et 7 décès, Nzanza risque après le résultat de ces 100 prélèvements envoyés à l’INRB, de se hisser encore plus dans le classement. Selon le rapport de mai 2020 de l’ONUSIDA, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, l’Organisation mondiale de la Santé et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime,  »les gouvernements devraient réfléchir à libérer d’autres groupes, dont les condamné(e)s pour des délits mineurs ou n’impliquant pas de violence, les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les enfants ». Ce qu’avait déjà relevé, mi-avril Human rights watch (HRW).  »Les prisons surpeuplées et insalubres de la RDC présentent un grave risque de propagation de l’épidémie de Covid-19, menaçant la santé et la vie des détenus, des gardiens et de la population en général », prévenait cette ONG des droits de l’homme.

Dépeupler la prison?

Au Kongo central, la Mission des nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) à travers son Unité d’appui à l’administration pénitentiaire n’a retenu que la prison de Luzumu en territoire de Kasangulu.  »Il faut que le gouvernement provincial prenne ses responsabilités car cela risque d’être pire. Et, chaque fois qu’il y a une épidémie comme c’était le cas avec la rougeole, le choléra, la zone de santé de Nzanza est toujours pilote. On a une expertise que l’on met dans d’autres provinces, on est prêt à la mettre au Kongo central », signale Néhemie Nkusu, président provincial de l’ONGDH Fraternité des prisons au Kongo central. Il travaille en partenariat avec la Monusco. Mais le gouverneur de province Atou Matubuana a dit que jusque-là, la province lutte contre cette pandémie avec ses propres moyens. Selon une source, des relais communautaires se plaignent de manque d’une bonne prise en charge et les soignants du manque d’équipements de protection. Un professionnel de la santé évoque une enveloppe de 750.000$ sollicitée auprès du gouvernement central pour assurer la riposte de la Covid-19 sans succès jusque-là.
Malgré cela, il est probable que des mesures allant jusqu’à la libération des prisonniers soient prises.

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