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    Dénoncer les violences faites à la femme et à l’enfant: la sensibilisation de l’Afejuco Boma

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    Abus sexuels, harcèlement, viol, exploitation sexuelle: le calvaire que vivent les femmes et enfants de Boma, au Kongo central. Ces violences sexuelles préoccupent l’association des femmes juristes congolaises (Afejuco), section de Boma. Elle a sensibilisé à ce sujet les habitants le 19 septembre.

    Par Nana-Madeleine Mbungu

    Une fillette de 11 ans a été violée par un homme de 45 ans pendant qu’elle se rendait à l’école. Très endommagée, elle a été suturée à l’hôpital général de référence. Un père a violé sa fille de 10 ans. Il a été condamné à 20 ans de prison. Les exemples sont légion que donne Me Bébé Uwandji, membre de l’Afejuco. Beaucoup ont fait froid au dos.  »Les violences sexuelles sont une grave violation contre les droits de l’enfant », s’indigne-t-elle. Malheureusement des enfants et des familles ne rapportent pas ces cas d’abus et d’exploitation de peur d’être stigmatisés.  »Quand il y a viol, le réflexe de tout le monde doit être d’emmener la victime à l’hôpital où on va établir le constat. Lorsque la victime est prise en charge dans les 72 heures, elle sera protégée contre les maladies sexuellement transmissibles comme le VIH, d’une grossesse non désirée puis se rendre à la police. La loi est claire, il faut dénoncer pour que le coupable soit puni et la victime indemnisee », conseille-t-elle. L’Afejuco assure l’accompagnement juridique gratuite .
    Mais Marie-Josée Niongo, maire de Boma est plus dans la prévention.  »Il ne faut pas saper l’autorité parentale au nom de la démocratie. Protéger les enfants de l’exploitation et des abus demande-t-elle aux parents. Il y en a qui ont démissionné de leur responsabilité en faisant de leurs enfants une main d’oeuvre qui les prennent en charge en vendant des arachides, bananes. » Elle cite aussi la télé, le téléphone qui exposent les enfants. Mais la montée du viol a aussi une explication selon Me Tsumbu, vice-doyen au barreau du Kongo central.

    Me Tsumbu

    Arsenal juridique difficilement appliqué

    La situation n’est pas seulement celle de enfants, les femmes en sont aussi victimes. Des cas ont été évoqués. Pourtant, il existe un cadre juridique applicable aux violences sexuelles.
    La RDC est partie prenante aux conventions et à plusieurs instruments internationaux relatifs aux droits humains qui s’appliquent aux problèmes de violence sexuelle. C’est ce que Me Ruth Kumba, chargée des relations publiques de l’Afejuco explique dans son thème: L’aspect juridique de la protection de la femme et de l’enfant et lutte contre les violences sexuelles sur le plan national et international.
     »Un effort doit être fourni à tout le niveau pour une prise en compte effective des préoccupations des femmes », recommande-t-elle avant d’évoquer la convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes, la Constitution de la RDC, la convention de Maputo dans l’aspect des grossesses issues du viol, la loi portant protection de l’enfant et la résolution 1325 du conseil des nations Unies.  »Certes des progrès sont enregistrés mais un fossé continue à se creuser entre les lois et les conventions relatives aux droits fondamentaux. Malgré l’existence des textes, l’on constate dans la réalité la non application effective de certaines dispositions légales. La culture d’impunité dont bénéficient certains auteurs de violences à l’encontre des femmes entrave la participation de celle-ci dans le processus de développement et son plein épanouissement », regrette-t-elle.

    Cette sensibilisation a été appréciée par les participants.  »Je suis ravie. Je sais comment me comporter vis à vis de ma hiérarchie, les collègues de service. Il y a des situations que nous vivons dans nos entreprises que nous ne supportons pas. La loi nous protège, nous devons avoir le courage de dénoncer », se décide Françoise Phuati, une travailleuse de l’Ogefrem.

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