‘’Que vous l’aimiez ou que vous ne l’aimiez pas, le premier Congolais qui a dégainé sur la Belgique s’appelle Simon Kimbangu’’ : Simon Mbatshi à Kisantu

Dans sa conférence-débat sur ‘’L’Apport politique des Bakongo dans le processus de l’indépendance de la RDC’’, à Kisantu, au Kongo central le 31 octobre, Simon Mbatshi, député national parle de Simon Kimbangu comme le précurseur de la prise de conscience des Congolais.

Simon Mbatshi dépeint que dans la paisible colonie Congo, les Belges étaient à l’aise. Mais leur sommeil va être troublé. ‘’Que vous l’aimiez ou que vous ne l’aimiez pas, que vous le supportiez ou que vous ne le supportiez pas, le premier Congolais qui a dégainé sur la Belgique s’appelle Simon Kimbangu’’, soutient-il. En effet, quand le 6 avril 1921, il commence sa tournée évangélique, ce chrétien opère des miracles. Il lance : ‘’Les blancs seront des noirs et les noirs seront des blancs.’’ ‘’Ce n’est pas une légende. Ce n’était pas une phrase politique, elle était prophétique’’, explique le conférencier. Il en veut pour preuve : ‘’ J’ai dirigé la Société nationale des chemins de fer du Congo avec  22 000 agents dont 83 expatriés (Belges, Allemands, Français…). Quand ils entraient dans mon bureau, ils m’appelaient patron. Simon Kimbangu a voulu dire qu’un jour les blancs seront commandés par des noirs. ’’

Lourd tribut

Le message de Simon Kimbangu fait boule de neige chez les Bakongo. La peur au ventre des Belges, ils le condamnent à mort, peine commuée à perpétuité. Transféré à Elisabethville (Lubumbashi), le 12 octobre 51, il meurt en prison. ‘’Mandela a fait 27 ans mais on a oublié que Simon Kimbangu est le 1^er prisonnier politique de l’Afrique qui a fait 30 ans en prison’’, explique Mbatshi. Dans la foulée, 37 000 familles, environ 700 000 personnes sont déportées, à travers la colonie. ‘’C’est le premier tribut que paie les Bakongo dans la libération du pays pour que l’idéologie de Simon Kimbangu ne soit pas pérennisée, relève-t-il. C’est comme ça au Parlement, vous entendez, honorables Malonda, Mavungu (des noms Kongo) et quand vous demandez, ils sont de Kindu, Kasaï…

Peuple non dépouillé

L’orateur indique que le Mukongo n’a pas été dépouillé. La flamme du prophète Kimbangu a continué à s’allumer : Edmond Nzeza Landu a fondé l’Abako qui avait pour objectif : l’unification, la promotion de la langue Kikongo et l’unité du peuple kongo mais d’autres aussi auparavant. Simon Mbatshi parle de manière particulière de Kasa-Vubu, homme hors pair qui a su concilier le temporel d’avec le spirituel. Bien que l’Abako soit minoritaire, il a su gagner au Parlement face à Bolikango. ‘’Diangenda l’avait encouragé en lui disant, que papa Simon Kimbangu va te donner des voix’’, raconte, l’ancien gouverneur du Kongo central Mbatshi. Lors de l’oraison funèbre du premier président de la RDC, son collègue de classe, Joseph Malula avait déclaré :’’ Joseph Kasa-Vubu a été le président de la RDC, c’est lui qui, le premier a fait résonner à travers tout le Congo, le tam-tam de l’indépendance.’’ C’est fort de cela que le conférencier souligne : ‘’ Quand le président Felix Tshisekedi fait de lui un héros national, il n’y a pas une démarche politique. Kasa-Vubu le mérite.’’

Cependant, Mbatshi cite aussi d’autres figures de proue qui se sont battues pour l’indépendance : Mgr Kimbongo, premier Evêque noir de l’Afrique ; Abbé Loya, conseiller administratif de l’Abako ; père Matota, premier curé noir du Congo…’’  ‘’ Le kimbanguisme peut connaitre toutes sortes de crise, il ne meurt pas parce qu’il y a l’esprit Kimbangu ’’, estime le député.

La conférence-débat a été organisée par les Jeunes de l’espace kongo (JEK). ‘’ Le Congo de demain, le Kongo central de demain, vous ne pouvez l’embrasser que par l’amour du prochain, le vouloir servir’’, leur conseille Simon Mbatshi.