‘’Alpha et Omega de la procédure judiciaire’’ : des greffiers de Matadi à l’école

Maillon important de la procédure judiciaire, des greffiers de Matadi apprennent sur leur métier à ‘’ Tivoli’’ au quartier cinéma palace depuis hier. L’atelier qu’organise  le ministère national de la justice et droits humains porte sur les fondamentaux de leur travail. Déjà, la leçon porte.

’’ Vous êtes les témoins privilégiés des juges. C’est à vous d’informer les parties après que le juge a dit le droit. Vous commencez et terminez de la procédure judiciaire. Faites correctement votre travail pour une bonne administration de la justice ’’, conseille Jules-Mathieu Ekatou,greffier principal à la cour suprême de justice de Kinshasa. Anne-Marie Dika assure la formation à 25 de ses collègues de Matadi.  ‘’ Le greffier dactylographie les jugements et les arrêts, rédige les expéditions pour l’appel, date les dossiers. Il n’a pas droit à l’erreur ’’, prévient-il. Outre leurs taches,elle s’est appesantie au cours de la première journée sur l’origine du métier de greffier.

Ces auxiliaires de justice ont fait leur entrée dans les cours et tribunaux, il y a deux ans à cause de la carence des greffiers mais aussi à la faveur du recrutement de 2000 magistrats. Non formés, ils commettent des erreurs qui entrainent l’élasticité des procès,la non saisine du tribunal… L’évaluation de ces greffiers est éloquent: certains ont 3/20. ’’ J’en ai été victime. Un greffier au tribunal de grande instance de Matadi n’avait pas daté mon dossier et le tribunal s’est déclaré non saisi ‘’, affirme une avocate.  » J’ai connu le même cas parce qu’un greffier n’avait pas signé le dossier de mon client alors que c’était la dernière audience au tribunal de grande instance  »,confirme Me Roger Mombo.

Cette formation durera 10 jours. Mais déjà, les apprenants sont contents. ’’Je sais désormais renseigner un registre. En tout cas,moi qui suis

du greffe pénal, je commence à comprendre mes erreurs et espère qu’à la fin de la formation, je veux améliorer mon travail ’’, lance Pitshouna Mavambu du tribunal de grande instance. ’’ L’organisation interne du greffe me parait étrange, c’est la nuit et le jour de ce que je fais à la cour ’’, s’étonne Crispin Tsumbu de la cour d’appel.

Cet atelier est financé par le Parj  grâce au 10^ème Fond européen de développement(Fed). Pour Willy Lubi de Parj ‘’ après les greffiers de Matadi, ce sont ceux de Mbanza-Ngungu et de Boma qui seront à l’école ’’.