Plusieurs violences sexuelles se soldent par des arrangements à l’amiable en Rd Congo. Les violeurs sont favorisés par la loi de 2006 qui n’a pas prévu des sanctions à leur encontre. Le procureur de la République près le tribunal de grande instance (Tgi) de Matadi propose la révision de cette loi. C’était hier au ‘’Petit Jardin’’ en ville basse à Matadi au cours d’un atelier.
‘’ Il faut que les auteurs des arrangements à l’amiable des violences sexuelles soient sanctionnées ‘’, propose Jean Kapita, le procureur de la République près le tribunal de grande instance (Tgi) de Matadi. Pour lui, ‘’plusieurs viols se soldent par des arrangements à l’amiable derrière les magistrats mais devant les avocats’’. Le 8 mars, Didienne Bunga, chef de division du genre, femmes et enfants a aussi reconnu ‘’qu’ Il y a plus des arrangements à l’amiable que des violences sexuelles portées en justice’’. Pourtant, elle a fait savoir qu’en 2012, le Bas-Congo a enregistré 1053 violences sexuelles.
La loi de 2006 sur les violences sexuelles n’a pas prévu des sanctions contre les auteurs des arrangements à l’amiable. Avocat au barreau de Matadi, Me Roger Mombo comprend ces arrangements. ‘’ On dit vaut mieux un arrangement à l’amiable qu’un bon procès’’, rappelle-t-il. Cependant, plusieurs arrangements à l’amiable échouent. L’argent proposé aux victimes n’est toujours pas payé. Ils sont portés finalement au parquet. ‘’ Quand elles viennent au parquet, cela ne permet pas toujours aux magistrats de trouver des preuves surtout quand il n’y a pas eu examen médical’’, regrette le procureur.
Lutter contre les violences sexuelles
Cet atelier de sensibilisation sur les violences sexuelles, l’application de la loi et son état de lieux au Bas-Congo a été organisé par la division de droit de l’homme de la Monusco. Il a réuni les magistrats, les avocats, les membres de la société civile, les activistes de droits de l’homme, les journalistes et les Ong. ’’Soyez les gardiennes des violences sexuelles, pour dissuader les violeurs et éradiquer ce fléau ‘’, recommande Richard Tettekpoé, chef du bureau de la Monusco Bas-Congo.