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    Matadi : Plus de place en prison, des détenus sont libérés

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    Prison de Matadi et ses détenus affamés /infobascongo

    (InfoSud-RCN/Syfia) A cause du surpeuplement de la prison de camp Molayi à Matadi, le parquet multiplie les libérations anticipées. La population, de son côté, accuse les magistrats d’être corrompus, cependant que la police s’énerve du surcroît d’insécurité généré.

    Début février, six racketteurs, communément appelé « kulunas », sont arrêtés par la police : ils ont mis à sac maisons et boutiques à Mvuadu, à Matadi. Pendant leur transfert vers le parquet , à bord d’un taxi, ils tentent de s’évader. Les policiers ouvrent le feu, deux d’entre eux sont tués ainsi qu’un passant, victime d’une balle perdue.

    Des rackets augmentent à Matadi depuis environ un an. La raison en serait que, davantage traqués par la police à Kinshasa, ils viendraient sévir au Bas-Congo. « Il faut y mettre fin en menant une opération de ratissage », préconise Jean-Marc Nzeyidio, le maire.

    Or ce genre de volontarisme embarrasse le parquet. « Mais où est-ce que nous allons les garder ? se demande ainsi un de ses membres. La prison est bondée. » Construite en 1934 pour 150 prisonniers, la prison du camp Molayi en contenait, mi-février, 475, soit plus du triple.

    Conséquence : le parquet ne demande l’emprisonnement ou la détention provisoire qu’en cas de nécessité. « Les prisonniers dorment accroupis, assis ou debouts faute d’espace. Ils tombent malade facilement, se justifie Kapita, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Matadi. Je suis la première personne à répondre en cas de mort. »

    Libérés

    Pour désengorger la prison, le parquet applique l’arrêté ministériel d’organisation judiciaire du 20 décembre 2012. Cet arrêté autorise la libération de prisonniers ayant purgé les trois quarts de leur peine. Début février, il libère ainsi 34 détenus, arrêtés au début du mois. Parmi eux, les six racketteurs évoqués.

    Mécontents, les habitants s’en prennent à la police, qu’elle accuse de complicité avec les malfrats. Georges Kuluka, le commandant de la police de Matadi, critique pour sa part la politique du parquet : « Cette libération dans une discrétion qui ne dit pas son nom nous dérange. Ce sont ces gens-là qui créent l’insécurité », déclarait-il lors d’un point presse mi-février.

    « C’est irresponsable de ne plus arrêter les gens parce qu’il n’y a plus de place dans la prison », râle un avocat. Pour  un habitant, « c’est une façon de demander à ces inciviques de corrompre les juges ». Ce dont un magistrat se défend avec vigueur : « Nous ne faisons que dire le droit. Ces libérations n’ont rien à voir avec les intérêts des magistrats. Les amendes sont payées au guichet de la Direction générale de recettes administratives domaniales. »

    En attendant, les prisons sont toujours pleines.

     

     


     

     

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    1 COMMENTAIRE

    1. Salut ?
      Une vieille prison construite en 1934 où parait-il, il n’y a jamais eu jusqu’aujourd’hui des sanitaires ( WC ) donc des toilettes. Construite pendant l’époque coloniale et cinquante-huit Ans après l’indépendance, Matadi est toujours incapable d’offrir des sanitaires dessantes à ces déténus. Mais pourquoi ?

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