spot_img
jeudi, avril 18, 2024
More
    spot_img
    AccueilA la uneMatadi : Le tapage nocturne mis à l’amende

    Matadi : Le tapage nocturne mis à l’amende

    -

    (Infosud/Syfia/RCN) A Matadi, à 365 km de Kinshasa, les habitants se plaignent désormais auprès des autorités communales des tapages nocturnes et diurnes qu’occasionnent des tenanciers des bars, des églises de réveil et des maisons de fortune de vente de CD et DVD. Les sanctions qu’elles infligent dissuadent les tapageurs.

    Le tapage nocturne peut coûter cher/Image Internet

    Deux heures du matin, début janvier : Nour Lukombo, bourgmestre de Nzanza, fait saisir les chaises de « L’unité centrale », un bar. Amende : 10 000FC (11$) à cause du volume trop élevé de la musique. « Cela dérange beaucoup les habitants », s’agace-t-il. Il a agi de même pour « Esprit de partage », un bar concurrent dix mètres plus loin.

    A Matadi, Jean-Marie Sompa, le bourgmestre, fait face au même problème. Il a ainsi confisqué les baffles de l’église du Ministère du combat spirituel (CFMCI). Ici aussi, les bars sont concernés. M. Sompa a fait fermer pendant trois mois le bar « Nouvelle Formule » du quartier Ciné-Palace et l’a sommé de payer une amende de 50 000FC (55$). Les maisons de vente de disques sont aussi visées : jour et nuit, elles diffusent films et musique sans se soucier du niveau sonore. « Pour que les passants fassent attention à mes disques, il faut bien que le son soit élevé ! », se justifie un vendeur.

    Selon Oscas Mulampu, le procureur général, les officiers de police judiciaire (attribution que possèdent les bourgmestres) agissent sur la base du Code civil, livre 3, articles 1 et 2 bis, qui punit d’amendes le tapage nocturne « de nature à troubler la tranquillité des habitants ».

    Méfaits du bruit

    Si les bourgmestres agissent, c’est parce que les habitants se plaignent de plus en plus. « Je suis fatigué des tapages. Mes enfants ne savent ni relire leurs notes ni dormir », s’est plaint une dame. Un septuagénaire dont la maison est contiguë à une grande église de réveil à Kinkanda dit « avoir perdu son épouse à qui le médecin avait prescrit du repos, à cause de leurs bruits assourdissants ». Marié à une blanche, un monsieur vit désormais seul dans sa maison à Kinkanda. « Ma femme et les enfants sont rentrés en Europe parce qu’ils ne supportaient pas les bruits de l’église  La louage à Kinkanda. Malgré ma protestation, je suis taxé de sorcier, à cause surtout de mes cheveux blancs », regrette-t-il…

    Pour le Dr Tete Shako, médecin à l’hôpital général de Kinkanda, « les bruits assourdissants sont déconseillés pour les malades. Ils entraînent des maux de tête, l’hypotension, l’hypertension… » « Ils ont des effets sur le mental des gens », renchérit le Dr Bob Niati, psychiatre.

    Selon la loi qui réglemente les heures d’ouverture (articles 56,57 et 58), « tout café, brasserie, débit de boissons, restaurants et night-clubs sur toute l’étendue de la Rdc doit fonctionner pendant les heures d’ouverture. Ils  doivent émettre la musique amplifiée ne pouvant  pas dépasser 90 Db. » « Je suis étonné de voir les bars, églises, débits de boissons jouant la musique à plus de 90 décibels, c’est un dérangement des voisins, que ceux qui se sentent laissés puissent saisir l’autorité municipale pour obtenir réparation », explique Jean Marc Nzeyidio Lukombo, maire de la ville.

    « Ces sont des infractions dont le parquet peut se saisir d’office, malheureusement nos magistrats du parquet ne l’ont jamais fait », regrette un avocat du barreau de Matadi. « Se saisir d’office c’est bien, mais s’il ya des plaintes, c’est mieux », se justifie un magistrat. En effet, porter plainte pour tapage nocturne n’est pas dans les habitudes.

    Tapageurs dissuadés

    Les sanctions dissuadent les tapageurs. « J’ai payé 10.000 fc (11$) à la police pour récupérer mes chaises à la commune. Je ne jouerai plus la musique si fort aux heures indues », jure Massamba Débat, gérant du bar « L’Unité centrale ». « Depuis que nous avons été interpellés, nous avons décidé de changer notre façon d’exposer les baffles à l’église », confesse un intercesseur de l’Eglise du combat spirituel. Son église a retiré les baffles qu’elle avait placés à l’extérieur.

    Ces sanctions réjouissent les habitants. « Les tapages diurnes et nocturnes sont devenus notre vie quotidienne, il faut que les autorités continuent de sanctionner les récalcitrants pour servir des leçons aux autres », estime Didier Mabueni, vice-président de la société civile du Kongo central (Socikoc).

    Cependant, beaucoup de gens pourtant victimes de tapages enragent mais ne portent pas plainte. Avocat, Me Roger Mombo les invite à porter plainte à la justice. L’unique cas porté au tribunal de paix a permis de sanctionner le tapageur : 500 $ de dommages et intérêts.

     

    Articles Liés

    LAISSER UN COMMENTAIRE

    S'il vous plaît entrez votre commentaire!
    S'il vous plaît entrez votre nom ici

    Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de confidentialité, ainsi que les Conditions de service Google s’appliquent.

    Stay Connected

    0FansJ'aime
    0SuiveursSuivre
    0SuiveursSuivre
    21,600AbonnésS'abonner

    Articles recents