Dure réalité pour Péguy, une femme de Kinkanda à Matadi. Elle vient de découvrir que la vendeuse d’oranges, enfants de la rue qu’elle intègre petit à petit dans son foyer ne souffrait pas de la tuberculose comme elle se l’imaginait. C’est pourtant le Sida.
Depuis quatre jours, les nuits de Péguy sont longues. V.N, une fillette de 14 ans, qu’elle venait de soustraire de la vente à la criée des produits saisonniers dans les rues de Matadi est séropositive. La nouvelle est tombée comme un couperet à l’hôpital général de référence de Kinkanda. ‘’ Je pouvais croire à tout pas à cette maladie ‘’, larmoie-t-elle. Chaque matin quand cette fripière longe l’avenue la Tortue à Kinkanda, elle ne cesse de ronger son frein. C’est sur l’avenue qui mène à l’église ‘’La louange’’ qu’elle l’a rencontrée. En haillon, très pâle, elle vendait dans une bassine des oranges à peine mûres. ‘’ Nous sommes arrivés à Matadi il y a six ans en provenance de Kinshasa. Ma mère est morte plus tard. Depuis cinq mois ,j’erre dans la rue car, mon père et ma marâtre m’ont abandonnée à la maison et, je ne les ai plus jamais revus’’, a –t-elle confiée à Péguy. Pris de pitié, elle lui donne l’occasion de passer ses journées dans sa maison. Ce qui lui permet de se laver régulièrement mais aussi de se restaurer. La nuit V.N regagne la rue. C’est à Mvuadu à la belle étoile au parking Makaku qu’elle dort. ‘’ Ici en fin, je suis en sécurité car, les mamans qui viennent des villages et qui vendent leurs produits agricoles veillent sur moi’’, a-t-elle rassurée sa bienfaitrice. Quand elle lui pose la question sur le pourquoi de cette décision, les deux femmes sont tristes. ‘’ Un monsieur m’a violé quand je dormais encore sur des étals à Mvuadu’’. ‘’ Sois forte et oublie cela tout ira’’, lui conseille Péguy.
Séropositive
Quant à sa santé dégradante V.N l’attribue à l’asthme. Pourtant, sa nouvelle famille soupçonne la tuberculose. Erreur, car le test rapide révèle : le Sida. Du coup, elle est hospitalisée. ‘’ Je me sens mal, mon Dieu. Pourquoi ça, pauvre V’’, ne cesse de se lamenter Péguy. Lui et son époux sont embarrassés. » Quelle structure la prendra en charge ? ’’. La question ne cesse de se bousculer.
