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    Bas-Congo : les autorités de base ont enfin les moyens d’agir

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    une avenue de la commune populeuse de Nzanza à Matadi/infobascongo

    Bouffée d’air pour les entités de base du Bas-Congo qui perçoivent désormais régulièrement les frais de rétrocession versés par le gouvernement central. Leurs responsables peuvent enfin réaliser des actions utiles à leurs administrés même si dans les campagnes ils considèrent plutôt ces fonds comme un salaire…
    Chef du quartier « Nsakala Nsimba » dans la commune de Nzanza à Matadi, Mulemvu Kisila est fier d’être désormais utile. Il est parvenu en effet à faire inhumer le corps d’un jeune homme qui s’était noyé dans la rivière. Les frais funéraires sont sortis directement de la caisse du quartier. Autrefois, il devait s’adresser à la mairie qui, à son tour, demandait l’argent au gouvernorat. « Vous ne pouvez pas imaginer la joie qui m’anime d’être vraiment utile pour mes administrés », affirme-t-il, tout sourire.
    Au quartier Momo dans la comme de Mvuzi, les tas d’immondices qui jonchaient longtemps le sol ont disparu. Ils ont été enlevés par le chef du quartier. Plus loin, dans la commune de Matadi, un chef d’avenue assainit, lui aussi, son environnement.
    Dans ces entités ainsi qu’à Boma, la deuxième ville de la province, les chefs de quartiers, d’avenues et de cellules aménagent des sources d’eau, réhabilitent ou construisent des bureaux, posent beaucoup d’actions au bénéfice de leurs entités. Ils ne pouvaient le faire s’ils ne recevaient pas depuis quatre mois les frais de rétrocession du gouvernement provincial. Grâce à ce fonds par exemple, la mairie de Matadi est parvenue à inhumer 14 corps d’indigents gardés pendant longtemps à la morgue de Kikanda. De même qu’elle alimente désormais régulièrement en carburant le bac moteur qui assure la traversée des habitants des deux rives du fleuve Congo.

    Verser régulièrement la rétrocession aux ETD
    Depuis février en effet, les quartiers, les avenues, les villages sont pris en compte dans la répartition des frais rétrocédés mensuellement par le gouvernement central aux entités territoriales décentralisées (ETD). Ces dernières ont vu leur rétrocession majorée de 75% voire 100%. Les chefs des quartiers perçoivent ainsi jusqu’à 740 000 FC (813 $), les chefs d’avenues 200 000FC (220 $) et les chefs des villages 10 000 FC (10,5 $). Selon la clé de répartition de ces frais, 40% servent à la paye du personnel et 60% à l’investissement à la base. Bourgmestre de Mvuzi, Edmond Malonda se souvient « qu’autrefois, cette rétrocession mettait parfois 16 mois sans arriver. Il faut qu’elle soit régulière ». « Elle le sera », promet Jacques Mbadu, le nouveau gouverneur de province.
    Maintenant qu’ils ont les moyens de leur politique, les autorités locales se sentent motivées et valorisées. Beaucoup initient chaque samedi des travaux communautaires d’assainissement. « C’est un grand plaisir d’arriver à réaliser certaines choses parce que vous avez désormais un peu de moyens », se réjouit le chef du quartier Kitomesa dans la commune de Nzanza. « C’est ça qu’on appelle la restauration de l’autorité de l’Etat », lance Nour Lukombo, son bourgmestre.
    Pour une bonne affectation de cet argent, maires des villes et bourgmestres veillent au grain. « Dans le cadre de mes itinérances dans les ETD, je leur fais savoir qu’ils doivent bien entretenir leur environnement et bien gérer l’argent mis à leur disposition pour leur propre bien et celui de la communauté », explique Jean-Marc Nzeyidio, maire de Matadi.

    Bien expliquer l’affectation de fonds
    Cependant si dans les villes les actions des autorités de la base sont palpables, elles ne les sont pas encore dans les campagnes où des autorités ignorent comment doivent être affectés ces fonds. Certaines le considèrent comme un salaire, à l’instar des chefs de village qui n’en recevaient jamais ; d’autres croient que cet argent est une augmentation de salaire. « C’est peu ce salaire mais pour un début, c’est déjà une bonne chose », déclare le chef d’un village. Même les administrateurs des territoires disent n’avoir pas reçu des instructions précises de leur hiérarchie. « Je suis surpris que tu me dises que certaines autorités de la base mènent des actions avec l’argent de la rétrocession. Chez moi, les chefs de village et des groupements estiment que c’est une majoration de leurs salaires, dit Jean-Germain Kapula, administrateur du territoire de Luozi. En tout cas, je dois me renseigner au plus vite ».
    Mais, la rétrocession que perçoivent les entités décentralisées est encore insignifiante par rapport aux besoins. « Que ferai-je avec 10 000 FC ? J’ai droit à 4 000 FC (4,2$) et je dois réaliser quoi avec les 6 000 FC (5,5 $) d’investissement », se demande un chef de village. Pour Jean-Germain Kapula, l’argent des villages devait être mis à la disposition des chefs de secteurs : « Ils peuvent facilement organiser des travaux à tour de rôle dans les groupements et l’impact serait plus grand. »

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