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    Bas-Congo : femmes mariées, étudiantes assidues

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    la cour de l'Isc/photo Infobascongo

    Des femmes mariées ou employées du Bas-Congo qui se décident de reprendre les études réussissent mieux que les autres étudiants. Plus assidues, consciencieuses et motivées dans les auditoires, elles font la fierté de tous.

    Maire de Boma, la deuxième ville du Bas-Congo, Marie-José Niongo a fini sa licence (bac+5) en Sciences politiques et administratives l’année dernière à l’Unic Boma. Avec la « mention grande distinction », elle était très loin devant tous les autres étudiants. Durant son parcours dans cette université tout comme à l’Institut supérieur de commerce (ISC) de Matadi où elle a aussi étudié, elle a toujours caracolé en tête.
    Mariée et mère de trois enfants, Fyfy Luyindula s’est, elle aussi, démarquée durant son parcours à l’ISC Matadi. Toujours première de sa promotion, elle a terminé la même année avec la « mention distinction » en Secrétariat de direction. « Je n’y suis pas allée pour blaguer mais dans le but de terminer au plus vite mes études et de trouver un emploi pour secourir mon mari », dit-elle.
    Bien que peu nombreuses dans les Instituts d’enseignements supérieurs et universitaires du Bas-Congo, les femmes mariées ou employées obtiennent généralement de bons résultats. Elles fréquentent souvent les filières de secrétariat, informatique et comptabilité, fait observer René Lelo, un enseignant : « Ce sont des filières où, une fois finies, elles peuvent le plus facilement trouver du travail ».

    Consciencieuses et motivées
    Etudiante en 1ère licence en Management et sciences économiques à l’Université catholique du Cepromad, Marie Nkanu, 59 ans, est une figure bien connue dans son institution. Au cours de son premier cycle, elle a toujours réussi en première session. En 3ème année de graduat par exemple, elle était l’unique étudiante à réussir en première session sur une promotion de 40 étudiants. « J’avais lancé un défi à d’autres étudiants que je réussirai toujours en première session. Je me bats pour être performante et efficace malgré mes nombreuses occupations et surtout l’agenda familial qui pèse », explique-t-elle. Etudiante en secrétariat et mère de famille, Bibiane Mvumbi a, elle, une autre source de motivation : « J’étudie en même temps que mes enfants. Je leur dis qu’ils doivent se classer en ordre utile dans leurs classes. Comment réagiront-ils s’ils apprennent que j’ai échoué ? Je me démarque pour être aussi un exemple pour eux ».
    Ceux qui étudient avec ces femmes reconnaissent qu’elles sont différentes. « Vous ne verrez jamais ces femmes faire des vas-et-viens ou décrocher leur téléphone pendant les cours. Mariées, elles n’ont pas en tête l’idée de séduire les enseignants. D’ailleurs, elles sont rarement attachées à eux », témoigne Raymond Kialungila, un étudiant. Avis que partage une autre étudiante en Informatique. « Pendant que nous nous battions pour être bien sapées et nouer des relations avec des enseignants, les femmes mariées, elles, étaient constituées en un groupe de travail. Modèles et studieuses, elles réussissaient mieux que nous ». « Nous avions en effet un sens de responsabilité. Moi, je me réveillais à 2 h du matin pour étudier. Et dans ce groupe des étudiantes mariées, nous nous complétions et nous prodiguions des conseils », se souvient Lily Lufua qui a terminé son cycle de graduat l’année dernière.

    Une bonne base au départ
    Outre leurs collègues, les enseignants et les autorités académiques ne tarissent pas d’éloges sur elles. « Ce sont des femmes assidues pendant les cours. Elles ont une détermination et savent ce qu’elles veulent. Les autres étudiants plus jeunes qui viennent fraîchement du secondaire ont tendance à trop se surestimer », argumente Hubert Mbuyi, enseignant à l’Université catholique du Cepromad. Jérôme

    Mpiodi, secrétaire général académique de l’ISC renchérit:  « Leur bonne conscience et leur motivation jouent beaucoup dans leur performance académique ». Sociologue, Parfait Nsilulu pense lui qu’ »outre la conscience qu’ont ces femmes mariées, beaucoup parmi elles ont fait de bonnes études au secondaire. La bonne base qu’elles ont reçue leur permet de mieux s’adapter, car actuellement l’enseignement secondaire est vraiment au rabais. Et ce n’est pas à l’université que l’on viendra apprendre les règles élémentaires du français et de calcul ». Ce que confirme une femme mariée, étudiante en Informatique. « Même si j’ai étudié il y a longtemps, je ne peux comprendre qu’un de mes collègues, un jeune garçon, n’arrive pas à conjuguer le verbe aller à l’indicatif présent ! », s’étonne-t-elle. Et le sociologue de conclure : « Les étudiants célibataires qui ont plus d’énergie et du temps devaient être gênés de toujours se classer après les femmes mariées. Ils ont tout pour s’armer aussi de conscience et d’idéal ».

     

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