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    Bas-Congo : sans espoir de prise en charge, les victimes des fistules se cachent

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    A cause de la négligence dans les petits centres de santé où elles accouchent, des femmes au Bas-Congo, au sud-ouest de Kinshasa, développent la fistule. Dure réalité pour elles, car seul l’hôpital général de référence Saint Luc de Kisantu à 245 Km de Matadi, peut les prendre en charge. Du coup, beaucoup optent pour la clandestinité.

    FistuleP. M, 24 ans souffre de la fistule. Elle est incapable de contenir ses urines. Elle est internée à l’hôpital général de référence de Kinkanda (HGRK) à Matadi depuis mars dernier. Elle y a été urgemment transférée à cause d’une complication survenue lors de son accouchement dans un centre de santé à Mvuadu, un des quartiers périphériques. ‘’’J’ai connu un accouchement pénible. Les infirmiers ont, en vain, cherché à faire sortir l’enfant dans ce centre de santé. Ils m’ont vite transféré ici où j’ai subi une césarienne. J’étais inconsciente, j’ai perdu mon bébé. Pour le moment, je ne sais maîtriser mes urines. Je porte jusqu’aujourd’hui des couches’’’, balbutie-t-elle triste.

    Infirmière responsable au service de gynécologie, Chantal Levo renseigne que ‘’cette jeune femme portait un bébé de 4 kgs déjà mort. Un cas qui nécessitait la césarienne mais qui n’a pas été fait plus tôt. ‘’ Nombreuses comme Mumpasa en souffre malheureusement, elles se taisent chez elles. ‘’ C’est à cause de l’odeur ammoniacale dû à l’incontinence urinaire’’, explique Dr Jean Ndundu, médecin à l’hôpital Saint Luc de Kisantu.

    Nécessité de sensibilisation

    ‘’La fistule  vesico-vaginale est causée par un accouchement dystocique favorisé par une compression ischémique de 48 heures au niveau du col vésical et du rectum par la tête enclavée dans le bassin. La tête de l’enfant est bloquée au niveau de la voie vaginale. La malade a le risque d’infection vaginale.’’, explique Dr Ndundu. C’est seulement l’hôpital général Saint Luc qui prend en charge les patientes et ce, gratuitement. Il s’est occupé de 324 femmes en 2012. Il bénéficie du soutien de Solfa, une Ong Belge.

    Non traitée, la fistule peut causer de nombreux ulcères et infections, maladie rénale voire la mort. Certaines femmes boivent le moins possible pour éviter les fuites d’urine et ainsi se déshydratent. Les séquelles nerveuses au niveau des jambes laissent certaines d’entre elles incapables de marcher. Les femmes qui vivent dans des zones rurales avec un accès limité aux soins médicaux, sont particulièrement en danger. Pour aider ces dernières, Dr Ndundu et Lorrie Vandeginste, présidente de Solfa sollicite le soutien du gouvernement provincial pour leurs permettre d’aller dans les campagnes sensibiliser les femmes. In fine, leur vision est d’installer dans plusieurs coins des centres de prise en charge. Ministre provincial de la Santé Dr Louise-Thérèse Niangi promet l’implication du gouvernement.

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