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    Bas-Congo : les chefs d’établissements peu performants suspendus

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    (Syfia Grands Lacs/RD Congo) En RD Congo, le gouvernement a suspendu de leurs fonctions les chefs d’établissements dont les écoles ont eu de mauvais  résultats durant les trois dernières sessions des examens d’Etat. Pour les autorités, ces préfets des études sont plus préoccupés par l’argent que la formation des élèves…

    Maker Mwangu, Ministre de l’EPSP/Photo  Radio Okapi
    Maker Mwangu, Ministre de l’EPSP/Photo Radio Okapi

    Le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Maker Mwangu Famba, a suspendu de leurs fonctions plusieurs chefs d’établissements scolaires publics et privés de la province du Bas-Congo à la suite des échecs répétés des élèves finalistes aux trois dernières éditions des examens d’Etat (2011, 2012 et 2013). Jadis cité parmi les provinces les mieux cotées du pays pour son niveau d’enseignement, le Bas-Congo a chuté lors de l’édition 2013 des examens d’Etat avec seulement 33 % de réussite contre 52 % l’édition précédente. Une contre-performance justifiée par la démotivation des enseignants sous-payés mais aussi en partie par la bancarisation de la paie initiée par le gouvernement depuis 2012. « A chaque paie du mois, nous sommes contraints d’abandonner nos élèves pendant plusieurs jours voire une ou deux semaines pour aller toucher nos salaires loin des sites de nos établissements scolaires respectifs, privant ainsi de cours les élèves », confie un enseignant prestant dans l’arrière province. Pour lui, ces absences prolongées ont beaucoup influé sur les résultats médiocres enregistrés par les finalistes du Bas-Congo.

    Encadré

    Kinshasa : près de 200 écoles frappées

    A Kinshasa, ce sont près de 200 chefs d’établissements scolaires, à majorité d’écoles privées agréées, qui ont été suspendus pour absence de résultants des finalistes du secondaire durant les trois dernières éditions des examens d’Etat. La même mesure frappe également les présidents des comités des parents d’élèves des écoles indexées.

    La capitale congolaise a enregistré 52% des réussites à l’édition 2013 contre 65% en 2012. Le ministre de l’EPSP avait promis des sanctions contre les chefs d’établissements d’enseignement, une promesse faite en direct sur le plateau de la télévision nationale au moment de la publication des résultats des examens d’Etat, entraînant une panique générale dans les milieux concernés. C’est dans une correspondance de fin juillet, que le secrétaire général à l’EPSP, Lufunisabo Bundoki, a rendu publique la liste des écoles de Kinshasa ayant fait au moins deux fois néant lors des trois dernières années. Le secrétaire général à l’EPSP en a profité pour instruire les directeurs et inspecteurs provinciaux à suspendre définitivement les écoles privées qui ne disposent que des classes de 5ème et 6ème secondaires, maintes fois décriées. Ces écoles présentent très souvent des effectifs pléthoriques à chaque session d’examens d’Etat.

    Didier Kebongo

     

    Une échappatoire

    « C’est tout faux », réplique Lambert Mbadu, chef de division provinciale de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP/Bas-Congo) qui épingle, lui, l’affairisme des chefs d’établissements scolaires dont « la plupart ont transformé les études en activité commerciale ». A ses yeux, ils ont une grande part de responsabilité dans la débâcle qu’a connue la province aux dernières épreuves des examens d’Etat. Pour cela « ils méritent d’être sanctionnés », soutient-il. De nombreux parents d’élèves soutiennent et encouragent eux aussi cette mesure.

    La plupart des préfets d’études du Bas-Congo, affirment-ils, ont relégué au second plan les études des enfants pour s’illustrer dans des pratiques à la fois éhontées et déshonorantes dans le seul but de se faire de l’argent. Etienne Mavungu, l’un des parents, explique : « les préfets des études ont introduit dans notre enseignement des pratiques déplorables comme le suivi des cotes après chaque épreuve d’examens d’Etat et pour lequel ils nous rançonnent beaucoup d’argent », regrette-t-il. Le suivi ici consiste en fait à demander à chaque élève finaliste de payer un certain montant que le préfet prétend aller donner aux inspecteurs pour assurer la réussite aux examens d’Etat. Conséquence, les élèves se sachant virtuellement diplômés passent le clair de leur temps à s’amuser au lieu d’étudier. 

    Le président de la Société civile du Kongo-Central, Valentin Vangi, se dit conscient des difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants dans l’exercice de leurs fonctions. Il estime cependant que  « les responsabilités sont partagées entre l’Etat et le corps enseignant ». Il invite le gouvernement à conjuguer ses efforts pour améliorer les conditions sociales et de travail des enseignants. En attendant, tous sont d’avis que les sanctions prises à l’encontre de ces chefs d’établissements décourageront tous ceux qui se livrent à ce genre de pratiques.

     

    Dieudonné Muaka Dimbi

     

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