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    Bas-Congo:ruée des commerçants de gros sur les produits angolais

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    marché Dinalo/Infobascongo
    marché Dinalo/Infobascongo

    (Syfia Grands Lacs/RD Congo) Depuis deux ans, les commerçants congolais se ruent vers le marché de Lufu, au sud de Matadi, à la frontière angolaise. Ils y achètent des produits en gros moins chers que chez les marchands expatriés. Mais leur qualité n’est pas sûre et l’Office congolais de contrôle recommande la prudence.

    Tous les samedis, le marché de Lufu, situé à 80 km au sud de Matadi à la frontière de la RDC avec l’Angola, fourmille de marchands congolais, arrivés la veille par route du Bas-Congo, du Bandundu et même de la capitale Kinshasa. Des véhicules de toutes sortes y arrivent et déchargent de nombreux passager qui, faute d’hôtels, passent pour la plupart la nuit à la belle étoile dans un tohu-bohu indescriptible. « C’est cela l’ambiance ici depuis deux ans », témoigne un agent de la irection générale des migrations (Dgm), longtemps affecté à ce poste frontalier. Le marché de Lufu se démarque des autres marchés en proposant des produits dits « de qualité » et « à bas prix ». Ustensiles de cuisine, bidons d’huile végétale, poissons salés, boissons diverses, boîtes de conserve, chaussures, rideaux, couvre-lits et salon, verres, couches etc. s’y vendent à des prix défiant toute concurrence.

    Contourner les expatriés

    Par exemple, un jeu de six marmites vendu à 30 $ à Lufu est proposé à la clientèle à 50 $ par des commerçants expatriés installés à Matadi. Un paquet d’une centaine de couches à usage unique qui coûte 15 $ en gros à Lufu coûte le double chez des marchands libanais au chef-lieu du Bas-Congo. « Nous nous sommes tournés vers le marché de Lufu pour faire face à la cherté des prix sur le marché local », explique Célestine Ngombo, une négociante kinoise. Comme elle, beaucoup de commerçantes du Bas-Congo qui, autrefois s’approvisionnaient au Congo-Brazzaville, au Nigeria, au Togo ou en Afrique du Sud…etc. se tournent désormais vers Lufu où, soutiennent-elles, « les produits sont bon marché ».  « Depuis que je fais des navettes entre Matadi et Lufu, confie Mamytha Luzayadio, une veuve,  j’ai déjà acheté une moto qui fait le transport à Kinzau-Vuete. Je parviens seule à payer mon loyer, à nourrir et à scolariser mes enfants », dit-elle. José Muingi Nzita, exploitant d’une cabine téléphonique, dit avoir été sauvé d’une faillite certaine grâce à ce marché. « Il y a quelques mois, je vivais difficilement et ne parvenais plus à m’acheter suffisamment des cartes prépayées pour faire tourner ma cabine. Mais depuis que j’ai affecté une partie de mes économies au commerce transfrontalier entre Matadi et Lufu, mes finances ont augmenté et je n’ai plus de problème », se félicite-t-il.

    Prudence

    Depuis deux ans que le gouvernement congolais a interdit l’exercice du petit commerce aux étrangers, ces derniers ont augmenté les prix des marchandises qu’ils vendent en gros, poussant les petits commerçants congolais à aller voir ailleurs. Siméon Ekwa N’kinkir, originaire du Bandundu habitué de Lufu, encourage le gouvernement à ne pas céder face à ces négociants qui « se croyaient tout permis ». Il doute toutefois de la qualité des produits vendus à bas prix à Lufu, en provenance de l’Angola. « Ce sont des produits périmés à la base de nombreux problèmes de santé que connaissent les habitants », pense-t-il. Il en veut pour preuve les poissons salés communément appelés « Makwala », souvent saisis et incinérés par l’Office congolais de contrôle (Occ). Chargé de contrôler la qualité des produits mis en vente sur le marché congolais, l’OCC met d’ailleurs en garde la population quant au risque sanitaire que peuvent causer les marchandises venues de Lufu. « Avant d’acheter ces produits, il faut bien vérifier leurs dates de péremption », conseillent les responsables qui n’hésitent pas à passer à l’action. Début mars, cinq tonnes de dentifrices et levures achetées par des commerçants ambulants du Bas-Congo à…Lufu ont ainsi été saisies et incinérées par la brigade de l’OCC.

    Dieudonné Muaka Dimbi

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    1 COMMENTAIRE

    1. dans le cadre même du marché commun de la sadec,il est important qu’un marché comme lufu,soit bien organisé,avec des infrastructures dignes,afin de faciliter et accroître les échanges transfrontaliers.Du côté congolais surtout,on doit éviter des tracasseries administratives et policières,nuisibles aux operateurs économiques de deux pays.l’armée et certains services n’ont rien à y faire.il est normal que l’activité soit formalisée,mais delà à harceler les commerçants,on ne saurait être d’accord.le développement économique,doit s’appuyer sur la nécessité de créer des conditions propices,aux entrepreneurs,pour la création de la richesse nationale.il faut développer et encourager l’entrepreunariat.

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