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    Sud-Kivu:trop d’obstacles à la réintégration des rebelles

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    Un rebelle maï-maï près du village de Shasha, au sud de Sake, le 26 novembre 2012. AFP PHOTO/PHIL MOORE
    Un rebelle maï-maï près du village de Shasha, au sud de Sake, le 26 novembre 2012.
    AFP PHOTO/PHIL MOORE

    L’intégration des rebelles du Sud Kivu dans l’armée nationale ne donne pas les résultats escomptés : nombreux repartent en brousse. En cause, la lenteur du processus, l’appât du gain des miliciens, les revendications irréalistes de leurs chefs. La société civile souhaiterait qu’ils soient envoyés loin de leurs villes d’origine.

    Après intégration dans l’armée nationale, les anciens rebelles doivent être affectés loin de leurs régions d’origine, essentiellement à l’Ouest du pays. Ça diminuera, un tant soit peu, les velléités de retour en brousse? Cette déclaration est du président du Comité territorial des jeunes d’Uvira (CTJU), André Byadunia, début août, devant le ministre national de l’Intérieur. Selon lui, la simple entrée des groupes rebelles dans l’armée nationale ne donne pas les résultats escomptés car ils sont nombreux à retourner rapidement en brousse.
    Même raisonnement de l’Agora des jeunes de Fizi, toujours dans le Sud Kivu. Elle pense aussi que ceux qui ne veulent plus continuer dans l’armée doivent être désarmés puis démobilisés. Mais les miliciens de ces groupes armés s’enrichissent facilement dans les zones qu’ils contrôlent, comme en témoigne cet ancien Maï-Maï : Certains y exploitent des minerais, instaurent des taxes dans des entités qu’ils contrôlent et tranchent souvent des litiges entre habitants. Ils érigent, en sus, des barrières où il faut payer pour passer. Avantages qu’ils n’ont pas immédiatement dans l’armée.
    En outre, quand leur intégration au sein des FARDC tarde, ces combattants s’impatientent. C’est le cas de deux groupes armés cantonnés, depuis février dernier, aux alentours d’Uvira. Dans le territoire de Fizi, plus au sud, ce sont des miliciens de quatre autres groupes armés qui attendent, eux aussi, leur intégration. L’un d’eux a créé un mouvement politique qui doit canaliser les revendications de ces groupes armés après leur entrée dans les FARDC, explique Emmanuel Ndigaya, son président. « S’ils sont conscients de défendre l’intégrité de notre pays en brousse, qu’ils viennent alors joindre leurs efforts à ceux de l’armée nationale pour mieux sécuriser le pays, » appelle le colonel Opiabondani, responsable de l’armée à Uvira.
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    Ça ne tombe pas du ciel
    Par ailleurs, selon plusieurs proches des commandements militaires d’Uvira et de Fizi, de nombreux chefs rebelles, pour faire entendre leur voix, ont gonflé l’effectif de leurs combattants lors de leur reddition, en espérant obtenir des grades plus élevés. Mais lors de l’enregistrement de leurs hommes, « ils ont du mal à montrer au gouvernement ces effectifs prétendument sous leur contrôle. Ce qui engendre une crise de confiance entre eux et le gouvernement et bloque le processus », constate un journaliste de Baraka.
    Un autre problème, et non des moindres, c’est que d’autres groupes armés, selon le colonel Opiabondani, présentent de nombreuses revendications irréalistes comme de ne jamais être mutés hors de leurs territoires d’origine. D’autres exigent que les grades acquis dans la rébellion soient reconnus par l’armée nationale. Ce qu’ils ignorent, constate cet officier militaire, c’est que pour avancer en grade, il y a des formations à suivre et des étapes à franchir. « Ça ne tombe pas du ciel », soupire-t-il.
    Cependant, André Byadunia du CTJU constate que le gouvernement s’engage souvent dans des processus sans pour autant y être préparé : « les bonnes conditions de vie des rebelles cantonnés doivent être assurées pour les mettre à l’abri de toute insurrection ».
    Des nombreuses organisations de la société civile constatent que l’intégration des rebelles dans l’armée n’aboutit pas car ils sont très nombreux à déserter pour regagner leurs positions dans la brousse. Pour en finir une fois pour toutes, certaines structures, comme le CTJU, proposent, par exemple, que les anciennes positions des groupes rebelles en voie d’intégration soient occupées par les FARDC pour empêcher tout retour en arrière. Et, conseille un membre de la Plate forme des jeunes Congolais pour la paix et le développement, « tous les ex-rebelles doivent ipso facto être envoyés dans des centres de formation militaires, pour apprendre les règles régissant leur métier ».

     

    Trésor Makunya Muhindo

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