La campagne de sensibilisation sur l’élimination de la fistule obstétricale au Bas-Congo porte ses fruits. Des fistuleuses sortent de leurs gonds et se rendent de plus en plus à l’hôpital.
‘’Sept fistuleuses sont déjà enregistrées à l’hôpital général de référence de kinkanda à Matadi depuis la sensibilisation’’, informe Dédé Kinkela, médecin traitant dans cette formation hospitalière en gynceco-obstetrique. Parmi elles, une a été transféré à Kinshasa pour des soins appropriés. C’est grâce à la campagne lancée, il y a deux semaines par le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) que ces fistuleuses sortent de la clandestinité. Selon l’UNFPA,’’150 cas de fistules sont répertoriés à Kinshasa et au Bas-congo’’.
Cette agence vient de former des relais communautaires et des prestataires de santé. Ils sont allés au Camp militaire Redjaf, dans des églises et dans les marchés de Matadi. ‘’Nous leur avons dit que le traitement est gratuit et qu’elles doivent sortir de la clandestinité’’, explique un relais communautaire.
Soixante trois ans, une femme est fistuleuse. Elle se réjouit de cette campagne. ‘’’Je remercie infiniment l’Unfpa pour cette initiative car cela fait 3 ans que je souffre de cette maladie.J’espère recouvrer la santé’’, dit-elle.
Sensibilisation salutaire
Qualifiée de maladie honteuse qui touche principalement les femmes, la fistule obstétricale est une lésion résultant d’un accouchement relativement négligé ou d’un viol. Elle provoque un trou entre l’anus et le vagin. Conséquence: la femme urine involontairement. Du coup, beaucoup font objet de discrimination car elle dégage une odeur fétide. Non traitée, la fistule peut causer de nombreux ulcères et infections, maladies rénales et même conduire à la mort. Cependant ,90% sont guéries après intervention chirurgicale quand celle-ci intervient à temps. Selon Dr Dédé,’’sans la gratuité des soins, les femmes ont difficile à se faire soigner car, le traitement coûte environ 3000$’’. Des femmes et des hommes sensibilisés sont dorénavant avertis. ‘’Nous les militaires, nous donnons naissance aux enfants comme les rafales d’une arme. Je veux désormais limiter les naissances et quand je tomberai enceinte, j’irai dans un centre de santé qualifié’’, décide l’adjudant Thérèse Ilunga. ‘’Nous sommes contents d’apprendre des choses que l’on ne connaissait pas. Il faut revenir nous sensibiliser pour préserver la santé de nos femmes‘’, se réjouit Major Marcel Kasongo.
En attendant leur prise en charge dans les hôpitaux généraux de référence, Dr Kinkela demande aux hommes ‘’de soutenir affectueusement et psychologiquement leurs femmes atteintes de fistule’’.
Par Wivine Mungazi
