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    Vital Kamerhe sur Rfi : « Ce que nous proposons, parce que nous sommes une opposition constructive, c’est de coupler les élections locales avec les élections provinciales. »

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    Joseph Kabila quittera-t-il le pouvoir en 2016, conformément à la Constitution ? Au Congo Kinshasa, la question est sur toutes les lèvres. Hier midi, dimanche 9 mars 2014, sur RFI, dans l’émission Internationales, vous avez pu entendre le porte-parole du gouvernement congolais. Lambert Mendé promet que le président respectera la Constitution. Voici aujourd’hui la réaction du numéro 2 de l’opposition, Vital Kamerhe. A la présidentielle de novembre 2011, il est arrivé officiellement troisième, derrière Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi.

    Vital Kamerhe s'adressant aux Matadiens/Infobascongo
    Vital Kamerhe s’adressant aux Matadiens/Infobascongo

    RFI : Le porte-parole du gouvernement Lambert Mendé affirme que le président Kabila respectera strictement ce qui est écrit dans la Constitution, pas plus de deux mandats consécutifs. Et il ajoute : en 2016 il y aura un passage de flambeau civilisé. Est-ce que ça vous rassure ?

    Vital Kamerhe : Il n’a pas à nous rassurer puisque cela est inscrit dans notre Constitution. Et le peuple congolais est debout comme un seul homme. Il n’a pas de choix. Il doit respecter la Constitution. C’est une bonne chose, mais cela ne va pas nous empêcher de tenir le peuple congolais en éveil, parce que chat échaudé craint l’eau froide.

    Mais cette promesse du porte-parole du gouvernement n’est-ce pas un engagement public qui devrait vous rassurer ?

    C’est un engagement public, mais le porte-parole du gouvernement n’est pas porte-parole du président de la République. Nous aurions voulu que le président de la République le dise lui-même !

    D’ici la présidentielle et les législatives de novembre 2016 la Céni doit organiser les élections locales et les élections provinciales. Le président de la Céni, Apollinaire Malu-Malu, annonce des élections locales à la fin de cette année. Est-ce que c’est un bon signe pour vous ?

    C’est un mauvais signe pour nous. Nous avons rejeté sa feuille de route. Parce qu’on ne peut pas commencer par les élections locales, alors que nous avons des arriérés depuis novembre 2011. Le gouverneur, les assemblées provinciales et les sénateurs n’ont plus de légitimité ni de mandat. Ce que nous proposons, nous, parce que nous sommes une opposition constructive, c’est de coupler les élections locales avec les élections provinciales.

    C’est à dire que vous craignez que le calendrier électoral prenne du retard ?

    Nous craignons deux choses : le retard bien sûr, une prolongation qui ne dit pas son nom, mais aussi que les gouverneurs qui sont en place maintenant, et tous les territoriaux, de la base jusqu’au sommet, tous membres de la majorité présidentielle, multiplient la tricherie, comme ce fut le cas en novembre 2011. Nous avons accueilli favorablement le message de l’église catholique qui dit la même chose que nous.

    De fait, la Conférence épiscopale nationale du Congo, la Cenco, demande le respect des délais constitutionnels. Quand vous craignez une prolongation voulez-vous dire que la présidentielle de novembre 2016 pourrait être reportée ?

    Absolument. Parce que dans le budget 2014 on n’a pas prévu les budgets pour les opérations préélectorales. Et ça nous inquiète.

    Le président de la Céni propose que les futurs députés provinciaux ne soient plus élus au suffrage universel, mais au suffrage indirect. Qu’est-ce que vous en pensez ?

    C’est une préparation de la tricherie. Et Monsieur l’abbé Malu-Malu n’a fait que répéter le discours du 15 décembre du président de la République Joseph Kabila, qui a tracé la feuille de route en lieu et place de la Céni. Nous demandons : où est l’indépendance de la Céni ? Ça devient comme une caisse de résonance qui reprend la pensée du président de la République, comme à l’époque de Mobutu où on disait que la pensée du chef a force de loi.

    A l’initiative des Forces acquises au changement de Martin Fayulu, une pétition circule en faveur de la démission du président de la Céni Apollinaire Malu- Malu. Qu’en pensez-vous ?

    C’est une pétition qui a été acceptée par notre regroupement politique Sauvons le Congo. Cela va constituer effectivement un moyen de pression. Ce que nous voulons c’est ramener monsieur Malu-Malu à sa vraie place, c’est-à-dire être neutre et nous organiser des élections différentes de celles du pasteur Mulunda. Nous devons avoir des garanties sur les opérations préélectorales que nous devrons ensemble surveiller, le fichier électoral et le serveur central.

    Elections locales, élections provinciales… Le Congo entre en campagne électorale. Le porte-parole du gouvernement Lambert Mendé dit que les droits de l’opposition et les droits de la presse sont respectés. Qu’en pensez-vous ?

    Un gros mensonge. Il suffit de vous référer à tous les rapports des organisations des droits de l’Homme et aussi de faits qui parlent d’eux-mêmes : la descente à Bukavu, la question de savoir pourquoi on a tiré sur la population. Et je voudrais profiter de l’occasion pour remercier toute la population du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Je félicite cette population qui est debout et qui a résisté devant les balles réelles. Je salue la démarche de l’Union européenne et des envoyés spéciaux qui ont dit comme un seul homme, que les droits d’aller et revenir au Congo et de manifester sont garantis par la Constitution.

    Il y a un mois, une loi d’amnistie a été votée par les deux chambres. Elle couvre la période 2006-2013. En êtes-vous satisfait ?

    Non, pas du tout. Il n’est pas question d’amnistier seulement le M23. Parce qu’eux ont démontré leur capacité à massacrer et laissé les autres Maï-Maï et les autres groupes armés croupir en prison.

    Qui sont à votre avis les grands oubliés de cette loi d’amnistie ?

    Tous ceux qui sont en prison depuis 2001, à l’occasion de l’assassinat de Monsieur Laurent Désiré Kabila et tous ceux qui avaient été arrêtés au moment de la confrontation de la Garde républicaine et la garde de Jean-Pierre Bemba, et qui sont là, à la prison centrale de Makala.

    Que pensez-vous de l’arrestation il y a plus d’un an maintenant, d’Eugène Diomi Ndongala qui a été déchu de son mandat de député ?

    Je considère que c’est une espèce de chasse à l’homme. Puisque Diomi Ndongola était parmi les opposants les plus virulents au régime de Kabila. Il fallait donc le faire taire. Il n’y a pas que Diomi Ndongala. Il y a l’honorable Muhindo Nzangui qui est de MSR, de la majorité présidentielle. Mais il y a aussi le pasteur Kutino ! Pourquoi on doit garder le pasteur Kutino en prison et malade ? On ne gouverne pas un pays en colère ! Ces histoires de montage pour arrêter les adversaires politiques, ça doit cesser !

    rfi.fr

     

     

     

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