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    Matadi: le ras-le-bol des cambistes, victimes d’assassinats

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    Une centaine de cambistes ont déferlé sur les artères de Matadi ce lundi 7octobre. Ils se disent excédés après la vague d’attaques meurtrières dont ils sont victimes. Ils l’ont exprimé devant la Cour d’ordre militaire, le gouvernorat, la mairie, le commissariat provincial de la police et l’Assemblée provinciale où ils ont déposé un mémorandum.

    La centaine de cambistes qui achèvent leur marche de colère, arrivent rameaux en mains, calicots, affiches et photo de la dernière victime José Mayimbi. On peut y lire notamment: « stop aux braquages et tueries, SOS cambistes en danger ». Et, face aux policiers devant l’organe délibérant, assis ou débout, ils réclament la présence du président Anatole Matusila et scandent: « que le maire et le commissaire provincial de la police s’en aillent ». Après quelques atermoiements et en l’absence du numéro 1 des députés provinciaux, c’est la questeur Lauriane qui vient à la rencontre des manifestants. Une minute de silence est alors observée en mémoire de José Mayimbi, abattu le 3 octobre mais aussi de Flory Bunga, tué en mars dernier et deux autres cambistes braqués début septembre. Dans le mémo qu’ils lui remettent, les cambistes réunis au sein de l’Union des cambistes de Matadi (Ucamat), consternés, déçus et plein d’amertume, disent « être un groupe bien ciblé, soumis désormais aux braquages, tueries, coups et blessures, extorsions, actes de vandalisme ».  » La ville de Matadi, terre de nos aïeux, bénie et prospère, est devenue une ville sanglante où les sanguinaires imposent la peur et le trouble moral profond auquel nous ne pouvons nous laisser assujettir », s’indignent-ils.

    Réception du mémo des Cambistes par la députée Lauriane/Infobascongo

    Totale indifférence

    « Nous nous sentons dans l’obligation de vous saisir car les personnes abordées pour les vingt-huit cas précédents ont brillé par un silence complice », écrivent-ils à Anatole Matusila. Allusion faite au maire et au gouverneur suspendu auprès de qui affirment-ils s’être déjà plaints à travers plusieurs correspondances. « Les armes circulent dans la ville et laisse penser à l’implication de certains agents véreux de la police et des FARDC, étant seuls des porteurs attitrés d’armes à feu, accusent-ils. Autre constant épinglé, ces actes sont perpétrés aux heures qui coïncident avec l’organisation des patrouilles ».

    Mesures salutaires et drastiques

    Parmi les 32 cas repris en annexe du mémo, cinq cambistes ont été assassinés de novembre 2018 à octobre 2019. José Mayimbi est la dernière victime de cette funeste chasse aux cambistes. La nuit du 3 octobre, ce cambiste exerçant vers l’hôtel Chez Tonton est assassiné par balles à son domicile en présence de son épouse et ses enfants. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’en est trop. La coupe est pleine. Dans la foulée, ses collègues brûlent des pneus devant la mairie et décident de saisir les plus hautes autorités de la province. D’où cette marche et ce mémorandum. Ils sollicitent cette fois des autorités copiées dans la correspondance de s’éloigner du sillon du silence qui a caractérisé les autorités auprès de qui ils se sont précédemment confiés.  » Prenez des mesures salutaires et drastiques pour éviter de nouveau assassinats des cambistes », ont-ils exhorté. Puis d’insister: » nous demandons le départ purement et simplement du maire, du commissaire provincial de la police et du directeur de l’ANR Matadi ». Les trois personnalités sont accusées d’incompétence, du manque de professionnalisme et donc pas à la hauteur d’assurer la paix à Matadi et au Kongo central.

    Des cambistes devant l’Assemblée provinciale/Infobascongo

    Le peuple d’abord!

    Face aux desiderata évoqués, madame le questeur présente les condoléances de l’organe délibérant et rassure: « C’est vous qui nous avez donné mandat. Et, par souci pour la population que vous êtes, l’insécurité qui bat son plein dans la province nous préoccupe au plus haut point. Dès le retour du président Anatole à Matadi, nous serons obligés d’étudier la question afin de défendre vos intérêts. Rassurez-vous que solution sera trouvée. »
    Plus tôt dans la journée, le gouverneur ai est lui aussi venu à la rencontre des cambistes devant le gouvernorat. « Il s’est montré compatissant et a promis peser de tout son poids pour que ces tueries cessent. Marcel Matumpa va d’ailleurs procéder à la visite des familles éplorées », fait savoir Pax Silu, président de l’Ucamat.

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