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    SMIG, pomme de discorde entre employeurs et travailleurs du secteur de commerce à Matadi, au Kongo central

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    Suite aux velléités de grève dans le secteur de commerce à Matadi, le ministère provincial en charge du Travail vient d’organiser le 11 novembre un face à face avec les travailleurs de ce secteur et l’intersyndicale. Au coeur de la réunion, plusieurs revendications dont la principale est le troisième palier du SMIG (Salaire minimum interprofessionnel garanti), toujours pas d’application.

    Au siège de la Confédération démocratique du travail (CDT), d’un côté près de 150 travailleurs, surchauffés, lancent des cris hostiles à leurs employeurs; de l’autre, Gérard Phambu, secrétaire confédéral provincial de la CDT et Eddy Nzombo, directeur de cabinet du ministre provincial en charge du Travail, tentent de calmer les esprits.
    L’un après l’autre, ces travailleurs exaspérés égrenent leurs revendications. « Je travaille depuis quatre ans chez des Indiens sans contrat d’embauche », enrage un employé. Un autre renchérit: »Nous avons des salaires et primes modiques ». « Nous n’avons pas un horaire de travail précis, ils nous font travailler même le dimanche comme des forçats, avec des heures supplémentaires mal rémunérées », dénonce un employé des pakistanais. À un autre de poursuivre: »la liste des problèmes est longue comme le bras et nos employeurs s’en foutent totalement, bien aidés par des inspecteurs congolais corrompus. Notre salut reste la grève, car même les autorités de la province ne peuvent rien contre ces sujets indo-pakistanais. Nous décrétons une grève sur-le-champ. » Des applaudissements nourris s’en suivent, puis des huées contre un comptable, puis un deuxième considérés comme des intrus et jugés à la solde des ces sujets étrangers. Ils sont sommés de quitter les lieux. « Miyibi » (voleurs, Ndlr), « Bima » (allez-vous-en), leur lancaient-ils.

    Le camarade Gérard Phambu, secrétaire confédéral provincial de la CDT débout en train de s’adresser aux travailleurs/Infobascongo

    Smig, pierre d’achoppement

    À Gérard Phambu, le syndicaliste, de recadrer le débat. « Des toutes ces revendications, la plus importante reste l’application du troisième palier du SMIG, toujours pas respecté sinon par deux entreprises seulement du secteur de commerce à Matadi ». Fin 2017, a lieu la 33ème session du Conseil national du travail (CNT). Les syndicats des travailleurs, une des trois composantes du CNT propose un smig de 12$; les syndicats des employeurs, eux, proposent de le rabattre à 5$ (7915 fc au taux de 1415fc le dollar). La tripartite, gouvernement, travailleurs et employeurs s’accordent à 5$ américains. Mais, le patronat sollicite en plus de l’appliquer par palier. Mai 2018, le Premier ministre signe un décret, le ministre du Travail prend, lui, un arrêté. Le premier palier sera appliqué en juin 2018, c’est fut le cas; le deuxième en janvier 2019, appliqué depuis et enfin le troisième en juin 2019. Mais, quatre mois après, il n’est toujours pas appliqué dans la majorité des entreprises de la place. D’où le ras-le-bol des travailleurs et leur syndicat. « La loi prise par décret est opposable à tous. Mais, pourquoi les entreprises s’obstinent-elles? », s’interroge, remonté, Gérard Phambu.

    Le ministre à la manoeuvre

    Il y a une semaine ces travailleurs avaient décidé d’entamer une grève pour faire entendre leur cause. Nestor Mandiangu, le ministre provincial en charge du Travail, leur a demandé de surseoir le projet le temps de les rencontrer au cours de cette réunion annoncée à la Radio télévision nationale, station provinciale du Kongo central.
    C’est finalement son directeur de cabinet qui est face aux travailleurs. « Les employeurs présents à Matadi disent dépendre de leurs directions générales basées à Kinshasa. C’est donc à la capitale qu’il faut faire pression », rapporte Eddy Nzombo. D’où, ajoute-t-il, « le déplacement du ministre pour Kinshasa afin de rencontrer le ministre national du Travail pour trouver une solution à ce problème qui préoccupe au plus haut point Nestor Mandiangu ».

    Une vue des travailleurs de Matadi au siège de la CDT à l’écoute du directeur de cabinet du ministre du Travail/Infobascongo

    Cette rencontre annoncée entre les deux ministres tempère les esprits. Dans la foulée, les velléités de grève sont repoussées.
    Les trois parties ont décidé de se réunir à nouveau mercredi 13 novembre à 17 heures, toujours au siège de la CDT, pour avoir suite des retombées du voyage du ministre. Apaisés, les travailleurs ont ainsi regagné chacun son poste de travail.  » Si nous n’obtenons pas gain de cause, jeudi matin nous allons en grève », ont-ils enfin averti.

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