Ils ont mis leur menace à exécution. Les travailleurs du secteur de commerce, pharmaceutique et labo photo ont battu le pavé ce lundi. Leur marche de mécontentement pour réclamer l’application du troisième palier du SMIG a vécu à Matadi, de la place 20 mai à Kinkanda au gouvernorat. Ils y ont remis un mémo au gouverneur ai.
Près de trois cents, à leur tête Gérard Phambu de la Confédération démocratique du travail (CDT) et au rythme de la fanfare, ils sont descendus dans la rue pour réclamer leur droit. « Le SMIG, 3ème palier ou rien. Nul n’est au-dessus de la loi », pouvait-on lire sur une pancarte ou « avec la CDT nous demandons l’application sans condition du 3ème palier du SMIG », sur une autre banderole ou encore « le 3ème palier du nouveau SMIG est d’application depuis le 01 juin 2019. Il est un droit non négociable. Réclamons-le. C’est donc le 100% de ce SMIG », sur un calicot encore. Avant la chute au gouvernorat, ils sont passés dans des magasins et dépôts pharmaceutiques d’où ils ont extré leurs collègues congolais. « Je soutiens ce mouvement. Nos frères sont marginalisés par ces expatriés », regrette un passant. » Ces employeurs se croient au-dessus de la loi. C’est bien de leur rappeler que personne ne l’est. Les manifestants ont tout mon soutien et que l’État leur vienne également en aide », explique à son tour une femme.
SMIG, droit non négociable
Au parvis du gouvernorat, Gérard Phambu, secrétaire confédéral de la CDT remet le mémo au gouverneur ai. » Ces travailleurs réunis comme un seul homme sont victimes d’injustices. Mais, leur principale réclamation est l’application sans condition du 3ème palier du SMIG s’élevant à 5$ », explique-t-il à Marcel Matumpa. « Gouverneur, papa alobaki le peuple d’abord », se met soudain à scander les travailleurs. La réponse de l’autorité est plus qu’encourageante. « Je prends acte de votre mémo pour lequel je promets mon implication pour vous aider à obtenir gain de cause, car c’est votre droit que vous réclamez ».
Succès éclatant
La marche et l’arrêt de travail observé ce lundi dans le secteur de commerce a eu raison des activités commerciales dans le centre-ville de Matadi. Plusieurs magasins, dépôts pharmaceutiques et labo photos sont restés fermés. « C’est un succès, le mouvement de ce jour », se targue Gérard Phambu. Le gouverneur ai, lui, comprend l’amertume de cette masse laborieuse. « Je veux veuiller à ce qu’aucun mal ne vous arrive du fait de cette action que vous avez menée. Car vous avez manifesté dans la paix et tous les employeurs sont tenus d’obéir à ce que je dis. Faites-nous confiance », a rassuré Marcel Matumpa.
De commun accord avec la CDT, les travailleurs ont décidé de reprendre du service le mardi 19 novembre. Ils donnent un ultimatum, le 25 novembre, à tous les employeurs incriminés pour s’exécuter, sous peine de déclencher une grève de grande envergure.