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    Pierre Kabangu:  »Nous sommes dans l’erreur, il n’y a pas eu refus mais un soucis de mieux faire »

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    Deux jours après son limogeage du gouvernement, Pierre Kabangu sort de son silence. Le désormais ex ministre provincial des Finances du Kongo central fait une mise au point pour éclairer l’opinion et sa base de Mbanza-Ngungu sur cette décision du gouverneur ai Marcel Matumpa. Il a réagi au cours d’une communication devant les médias.

    « La question qui me divise avec le ministre de l’Intérieur assumant l’intérim du gouverneur est la nomination du DG et du DGA de la Division provinciale des recettes du Kongo central (DGRKC) », explique d’entrée de jeu Pierre Kabangu. « Le 31 octobre, il m’a appelé pour signer deux arrêtés, l’un abrogeant la nomination du chargé de mission et l’autre nommant les DG et DGA de la DGRKC, poursuit-il. Avec la démission de l’ancien DG, un chargé de mission avait été nommé par le gouverneur Atou Matubuana pour un mandat de trois mois, jusque fin octobre. J’ai alors estimé comme ministre de tutelle d’encadrer le gouverneur ai en cette matière. Raison pour laquelle je lui ai proposé d’en finir d’abord avec la restructuration de la régie, alors en cours, puis se rassurer auprès de la Cour d’appel de la légitimité pour un gouverneur intérimaire d’abroger l’arrêté d’un gouverneur élu. Une manière de s’assurer que l’acte posé ne sera pas contesté plus tard en justice. La proposition a visiblement touché la sensibilité du ministre de l’intérieur assumant l’intérim du gouverneur, qui s’est senti méprisé. Pourtant, ce n’était pas un mépris de l’autorité, mais un garde-fous pour s’assurer que nous étions en conformité avec la loi. » Il signale qu’il a toutefois contresigné les deux arrêtés dans les conditions qu’il n’évoque pas. Mais avec pour recommandation: les présenter en conseil des ministres avant une quelconque notification.  »La question étant déjà abordée dans un conseil précédent, le but était de donc de présenter d’abord le rapport du chargé de mission sur la restructuration de la régie, ses forces et faiblesses avant une quelconque notification. À ma grande surprise, le gouverneur ai, ministre de l’Intérieur, me transmet les arrêtés, m’intimant par la même occasion l’ordre de notifier les DG et DGA de la DGRKC dans les 48 heures qui suivent la réception de ces documents.

     » J’ai donc estimé imprudent de les notifier pour l’honneur du gouvernement »

    Quand le mardi 5 novembre, le DG nommé vient retirer sa lettre de notification, j’ai décidé qu’il le retire après le Conseil des ministres qui est l’organe habileté à résoudre cette question », explique-t-il. Pierre Kabangu dit avoir également relevé des irrégularités très graves ayant trait à l’éthique et à l’authenticité des actes à poser. Il souligne: »J’ai donc estimé imprudent de le notifier pour l’honneur du gouvernement. Tous les membres du Conseil des ministres ont aussi pensé qu’il faille d’abord régler ces irrégularités, intégrer les différentes suggestions et présenter un nouveau projet d’arrêté et la synthèse de la restructuration de la régie avant la notification. Malheureusement, le Conseil des ministres à venir n’a pas eu lieu faute de quorum. Seuls quatre ministres sur 12 ont été présents. Personnellement malade, même si les services de sécurité ont affirmé le contraire auprès du gouverneur ai et avec ce quorum non atteint, je pensais voir la question reprogrammée au cours d’un autre conseil pour assumer une responsabilité collégiale à défaut de se fier à la Cour d’appel. »

    Des journalistes lors de la communication de Pierre Kabangu le 20 novembre 2019/Infobascongo

    Désignation d’un collège

    De ces entrefaites, Pierre Kabangu a approché deux proches du gouverneur ai, dit-il,  »pour le raisonner car, il n’y avait pas péril en la demeure ». Pendant ce temps, la DGRKC n’avait pas de dirigeants.  » Raison pour laquelle j’ai désigné de façon impersonnelle un collège de trois agents pour diriger la régie tout en espérant que le gouverneur ai organiserait un autre Conseil des ministres car on ne peut se passer de cet organe », raconte-t-il. Cette situation sera curieusement aussi portée le 16 novembre au Conseil provincial de sécurité. Kabangu est embarrassé.  »Ne sachant prendre position pour quel des ces deux organes, j’ai cependant jugé de ne notifier personne au mépris des recommandations du Conseil des ministres. J’ai donc préparé le nouveau projet d’arrêté qui reprenait toutes les recommandations. Mais, le 18 novembre, je reçois une invitation du Conseil provincial de sécurité pour une séance de travail. J’arrivais au gouvernorat avec 30 minutes de retard, ayant au préalable prévenu par texto mon collègue de l’intérieur, de mon retard. Il me dira que tous les membres du conseil sont déjà partis et qu’il les appellerait pour une éventuelle autre réunion. » Son étonnement continue:  »J’apprendrai par la voie des ondes sur la RTNC Kongo central, que le gouverneur ai me relevait de mes fonctions de ministre. Mais, jusque là je ne suis pas notifié officiellement. Pourquoi ce forcing et cette précipitation? Pourquoi déplacer le centre de décisions du Conseil des ministres au Conseil provincial de sécurité? », s’interrogeait-il avant de s’apaiser:  »le lendemain, je serai réconforté dans ma thèse que je suis victime d’un plan bien concocté pour nous écarter, suite à une déclaration télévisée sur la RTNC Kongo central appuyant mon relèvement du gouvernement provincial. Sans le nommer, la déclaration était de Didier Mambueni. »

     »Il n’est jamais trop tard pour mieux faire »

    Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Cette phrase, Pierre Kabangu l’a répétée plusieurs fois. « Si je ne me rends pas dans mon bureau, c’est par esprit de paix. La province a déjà assez de problèmes, cessons de la brûler. Résolvons la crise, n’en créons pas d’autres », fait-il observer avant de préciser qu’il a préféré se ranger du côté de la légalité, garder sa personnalité en donnant libre cours à l’Etat de droits.  »Il faut dépassionner le débat et analyser objectivement la situation du Kongo central. C’est qui m’est arrivé peut arriver demain à un autre cadre ou un autre ministre », prédit-il.

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