Mal payés, plusieurs enseignants des écoles primaires et secondaires de Matadi à l’extrême ouest de Kinshasa complètent leurs salaires en monnayant les points. Les élèves recourent à leurs parents pour éviter d’être recalés ce qui bouscule sérieusement les finances des familles.
A Matadi, les enseignants touchent entre 32.000fc (35$) à 36.650fc (40$). ‘’Avec une telle rémunération comment nouer les deux bouts du mois ?’’, se demande un enseignant. Pour certains, c’est la seule issue de secours. ‘’ Ce n’est qu’auprès d’élèves que l’on peut avoir un peu d’argent, explique M.S gêné mais qui signale qu’il n’a pas de choix’’. Selon les cours, les enseignants demandent entre 1000fc et 5000fc souvent pour ceux qui échouent. Ne pas donner est synonyme d’échec. G.K, élève de la 4è commerciale dans une école de la place vient de réaliser un mauvais résultat au premier semestre notamment pour n’avoir pas remis 2.000 FC à son professeur de Technique commerciale. Sa mère s’en lamente : ‘’Ou allons-nous ? Avec nos nombreux enfants, c’est le montant égale des frais scolaires que nous dépensons à la fin du trimestre’’, constate-t-elle. Et sa voisine de renchérir : ‘’Moi avec mon fils en 4è électricité, c’est 3 fois plus’’. Elle se demande,’’ Où trouver chaque fois de l’argent mon mari étant un gagne- petit ?’’
Même dans les écoles primaires, la corruption gagne du terrain. Elle se fait sous plusieurs formes. Cependant, certains professeurs soutiennent que parfois, ce sont les élèves ou les parents qui cherchent eux-mêmes à corrompre. ’’ Plusieurs sont déjà venus vers moi.’’, confirme J.M.Niati.
Le Proved de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (Epsp/Bas-congo1), Lambert Mbadu est tranchant :’’Cette pratique nous la combattons avec la dernière énergie. Elle ternie l’image de l’enseignement’’.
