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    Bas-Congo : vaut mieux dédouaner à Pointe-Noire qu’à Boma ou Matadi

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    Matadi,un bateau à quai/infobascongo
    Matadi,un bateau à quai/infobascongo

    Trop d’impôt tue l’impôt. A exiger deux fois plus de taxes et à tracasser les importateurs, les douaniers congolais des ports de Boma et Matadi sont en train de perdre leurs clients qui préfèrent débarquer à Pointe-Noire au Congo Brazzaville voisin, où le dédouanement leur coûte moitié moins cher.

    La cité côtière de Muanda, à 240 km de Matadi, capitale de la province du Bas-Congo, connaît un regain d’activités depuis que des véhicules remorques viennent y décharger leurs grosses cargaisons. Remplis de marchandises importées d’Europe, ils viennent du port de Pointe-Noire à 135 km plus au nord sur la côte au Congo Brazzaville. C’est là que de plus en plus d’importateurs congolais préfèrent, ces jours-ci, dédouaner leurs marchandises, fuyant presque les ports de Matadi et de Boma, en Rd Congo. « Plus jamais je ne dédouanerai mes marchandises dans ces deux ports où les services étatiques sont très tracassiers », jure Jean-Claude Vangu, homme d’affaires de Matadi, qui a choisi Pointe-Noire où, dit-il, « l’administration douanière fonctionne dans les normes avec quatre services : l’immigration, la douane, l’hygiène et l’Office de contrôle et de vérification. »
    Dans les deux ports du Bas-Congo comme dans d’autres postes frontières du pays, c’est souvent une flopée d’agents d’une dizaine de services voire plus, qui ont l’œil rivé sur les importateurs. Les frais de dénouement leur coûtent alors les yeux de la tête, en tous les cas beaucoup plus chers qu’ailleurs : « A Boma et Matadi, dédouaner une voiture Mitsubishi Lancer revient à 2400 $ contre 1200 $ à Pointe-Noire », compare Emile Mayuku, un déclarant en douane, qui brandit une feuille de douane. Opérateur économique de Muanda, Christ Womo s’étonne, lui aussi, de ces énormes écarts des coûts : un conteneur de 20 pieds de marchandises est dédouané 8000 $ voire plus dans les ports du Bas-Congo, pour 4500 à 5000 $ à “Ponton la mer” (Pointe-Noire).

    « Trop c’est trop »,
    Une fois arrivés avec les véhicules à Muanda, les importateurs préfèrent décharger leurs marchandises là. Ils évitent d’aller jusqu’à Boma ou Matadi, distants de 239 et 360 km de Pointe-Noire pour disent-ils, éviter des frais supplémentaires. Sur leur trajet entre le Congo-Brazza et la Rd Congo en passant par l’enclave angolaise de Cabinda, ils ne présentent que leurs documents douaniers au passage de la première frontière, et paient des frais de transit de 200 $ pour une voiture japonaise et 800 $ pour un conteneur de 20 pieds à la douane angolaise. Ce qui, malgré les risques de traverser le territoire cabindais infesté des rebelles du Flec (Front de libération de l’enclave de Cabinda), reste de loin plus avantageux que s’ils faisaient le dédouanement dans les ports de leur pays. « Trop c’est trop », tempêtent, fous de rage, les importateurs qui continuent encore à faire leurs opérations à Boma et Matadi.
    Ces derniers essayent de mettre la pression sur le gouvernement congolais, pour obtenir la réduction des taxes portuaires. En mars 2010, celui-ci a signé un “Pacte de doublement des recettes” avec les différentes régies financières du pays (douane, impôts…), afin d’améliorer son budget. La douane a ainsi presque doublé ses taxes dans ces ports. Mais les résultats attendus ne seraient pas au rendez-vous, à cause de la fuite de certains importateurs. « Au regard du pacte de doublement nous comptions engranger 118 milliards de Fc par rapport au premier trimestre 2010, mais nous n’avons atteint que 62 milliards », constate Eric Hata, directeur provincial intérimaire des douanes.

    Activités et recettes en baisse
    Les conséquences de ce désintéressement se font également sentir, notamment à l’Office national des transports (Onatra) qui gère les ports et à l’Office congolais de contrôle des marchandises à l’import-export. Selon un transporteur, leurs frets auraient périclité de plusieurs centaines de tonnes depuis que Pointe-Noire a récupéré les importateurs congolais mécontents.
    La situation de ces ports congolais est aggravée par le faible tirant d’eau du fleuve Congo, qui a cessé d’être dragué, dont se plaignent les armateurs qui viennent y mouiller. « Pour protéger leurs cargaisons, les navires ne transportent plus de gros tonnages », explique Richard Munoko, directeur des relations publiques à la Régie des voies maritimes à Boma. Agences en douane, dockers et petits commerçants qui vivent autour des activités des ports de la province sont aussi inquiets. « Je pensais faire de bonnes affaires en vendant les bilokos (marchandises importées de seconde main, ndlr), mon espoir est perdu », regrette Alfred Dinzolele, un habitant de Boma.

                                                                                                              Dieudos Mwaka

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    11 Commentaires

    1. Bonjour all,

      Je veux savoir combien la douane pour un conteneur de 40 pied des outils de construction melangé d’un ou deux voitures.

      Merci.

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