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    Bas-Congo:Pauvres radios communautaires

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    Station de la Radio Bangu/Infobascongo

    (Syfia Grands Lacs/Rd Congo) Les radios communautaires ou associatives, souvent appréciées des populations, se sont multipliées ces dernières années en Rd Congo. Au Bas-Congo qui en compte une trentaine, elles manquent cruellement de moyens et doivent compter sur l’appui des partenaires extérieurs pour fonctionner. Astreintes aussi à payer des taxes, leur existence reste précaire…

     

    « Les radios communautaires sont pauvres. Aucune ne fonctionne dans de bonnes conditions« . Tel est le constat du président du Réseau des médias associatifs et communautaires du Bas-Congo (Remacob), Lewis Nzita. Présentés comme des médias de proximité, elles sont souvent l’œuvre d’Ong, d’associations ou d’Eglises. La province du Bas-Congo, au sud-est de Kinshasa, en compte actuellement 27 pour plus de 200 radios privées recensées en Rd Congo. Pour nombre d’entre elles, leur naissance a été une aventure. Certaines ont, en effet, commencé à émettre dans des studios de fortune, montés dans de simples containers.

    La première née (2003) au Bas-Congo, Radio Ntemo, a été créée par le ministère du développement rural, sur financement de la Fao (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). Elle a joué un grand rôle dans la vulgarisation des techniques agricoles et des valeurs républicaines. « Notre objectif était de rayonner jusqu’aux coins non arrosés par la chaîne nationale« , raconte Jean Luc Kissakanda, un des responsables.

    Soutien vital des partenaires

    La majorité ne peut cependant pas fonctionner avec leurs recettes propres. C’est-à-dire, tel qu’elles se définissent (médias associatifs et communautaires), avec des revenus provenant des contributions des membres ou des populations bénéficiaires de leurs émissions. « Nous sommes là pour la communauté, mais nous ne gagnons presque rien« , se plaint Jean Ndombasi, directeur de la Radio communautaire de Muanda (RCM). Les maigres recettes qu’elles encaissent en diffusant des communiqués ou de la publicité, sont très insuffisantes. « Il faut du carburant pour faire tourner les équipements, sans compter les autres charges« , explique les promoteurs de Ntomonsomo et Yenge, deux radios du territoire de Luozi qui n’émettent que 10 heures par jour pour faire des économies.

    A l’exemple de Vuvu Kieto (Notre Espoir) de Mbanza-Ngugu qui jouit d’une bonne réputation, les rares radios qui sont dotées de bonnes infrastructures appartiennent notamment à l’Eglise catholique. Quelques médias communautaires tirent également leur épingle du jeu, grâce à divers appuis en formation de leur personnel et en équipements (émetteurs, studios, générateurs, ordinateurs…) reçus des partenaires extérieurs. « Cela a aidé énormément à la remise à niveau des professionnels et au rayonnement de nos médias« , avoue Nana Mbungu, journaliste à la Radio télé Boma (Rtm).

    Des laissés-pour-compte

    Mais ces radios qui sont nées comme des champignons ne peuvent pas toutes bénéficier de ces aides souvent salutaires : « elles ne sont pas toutes éligibles, les conditions des bailleurs étant difficiles« , explique Lewis Nzita. Bon nombre fonctionnent donc de manière très précaire. Leur personnel gagne des salaires modiques, 40 à 110 $. Les journalistes complètent leurs maigres revenus avec le « coupage » (argent de transport exigé lors d’un reportage), ou en saluant des gens assez fortunés dans leurs émissions, pour recevoir en retour une petite rétribution.

    Bien que s’affichant comme radios communautaires, c’est-à-dire ne poursuivant aucun but lucratif, ces médias sont cependant souvent considérés comme commerciales, et donc astreints à payer des taxes. Revendiquant leur rôle d’utilité publique (informer, éduquer, distraire, sensibiliser les citoyens), elles se sont regroupées au sein de la Fédération des radios de proximité du Congo (Frpc). « C’est en étant unis que nous pouvons être reconnus juridiquement et espérer obtenir des exonérations« , exhorte Lewis Nzita. Au Bas-Congo, le Remacob tente de renouveler le contrat signé avec le gouvernement, qui permettait à ses membres de recevoir des subsides chaque mois. Mais la réaction du ministre provincial de la presse est sans équivoque : « Il ne faut pas non plus que n’importe qui ouvre une radio en laissant des journalistes se débrouiller pour se faire rémunérer. »

     

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