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    Bas-Congo : rassurés, les derniers réfugiés angolais rentrent chez eux

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    Les 250 réfugiés à Lufu en route pour l'Angola/Infobascongo

    La dernière vague de réfugiés angolais a quitté la RDC fin juin, après un exil de plusieurs décennies. L’amélioration des perspectives de paix et des conditions de vie explique ce retour au pays. Ceux qui ont fondé une famille et investi dans leur pays d’accueil ont cependant décidé d’y rester.

    Des adieux émouvants. Fin juin, le cortège de bus loués par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) se met en branle et quitte lentement l’esplanade de l’Institut des bâtiments et des travaux publics (IBTP/Matadi). Ici même, quelques heures plus tôt, les réfugiés angolais étaient rassemblés pour l’appel nominal. Le cortège prend la direction de Lufu, localité du territoire de Songololo, à la frontière entre la RDC et l’Angola.
    Dans les bus, ont pris place les derniers réfugiés angolais (250 au total) qui rentrent dans leur pays après un asile de plusieurs décennies en RD Congo. Les véhicules s’éloignent, les occupants agitent leurs mains par les fenêtres. Leurs amis congolais leur répondent. « C’est dur… Nous étions comme des frères ! », lance dans l’assistance un homme, visiblement désemparé.
    Le premier rapatriement des réfugiés angolais a eu lieu à Lufu en novembre 2011. Ce jour-là, ils étaient 250, des femmes, des hommes, des vieux et des jeunes, accompagnés d’une centaine d’enfants. Ils ont gagné Mbanza Kongo, une ville angolaise frontalière de la RD Congo.

    Paix retrouvée

    Selon la Commission nationale des réfugiés (CNR), « sur les 80 000 réfugiés angolais vivant en RD Congo (Bas-Congo, Bandundu, Kasaï-Occidental, Katanga et Kinshasa), 43 000 ont choisi librement de regagner leur pays depuis 2010 ». L’amélioration des perspectives de paix et des conditions de vie en Angola sont les principales motivations de leur retour au pays, explique-t-on à la CNR. Ce rapatriement volontaire a été lancé en novembre 2011, à l’issue de la signature d’un accord entre Luanda et Kinshasa, en collaboration avec le HCR.
    C’est en 1961 que les premiers réfugiés se sont installés en RD Congo, à la suite de la guerre d’indépendance entre les Angolais et le pouvoir colonial portugais. Quatre autres vagues de réfugiés s’y sont ajoutées en 1975, 1992, 1999 et 2001. Pour réussir le dernier rapatriement, la CNR a organisé plusieurs ateliers à l’attention des territoriaux, de la Direction générale de migration (DGM), de l’Agence nationale des renseignements (ANR), de la police aux frontières, de la Direction générale des douanes et accises (DGDA)… « Ils doivent être rapatriés dans les conditions de dignité et de sécurité. Faites preuve de responsabilité pour que les obligations de l’accord tripartite soient respectées », avait recommandé la secrétaire permanente de la CNR.
    Président de la communauté angolaise de Matadi, Anderson Mario Menga, se réjouit des conditions favorables de rapatriement. « J’attendais ce jour. Merci pour la protection dont nous avons été l’objet en RD Congo. Nous regagnons notre pays pour apporter aussi notre pierre à son développement‘’, a de son côté déclaré Luyindula Alberto, un citoyen angolais. Quant au vice-gouverneur du Bas-Congo, Deo Nkusu, il s’est insurgé contre les guerres qui causent de nombreux préjudices aux populations. « Plus jamais ça », avait-il martelé lors du premier rapatriement en 2011.

    Une nouvelle vie

    En Angola, ceux qui n’ont pas de familles sont accueillis dans des centres de transit. Ils sont pris en charge par le ministère des Affaires sociales et réinsertion, mais aussi par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Joint par téléphone, Ignace Nzita, ancien président des réfugiés, après avoir rempli les formalités administratives à son arrivée, dit « attendre fiévreusement un emploi ». Comme lui, ceux qui sont détenteurs de diplômes congolais espèrent trouver facilement du travail dans leur pays d’origine, en pleine reconstruction. Leur grosse difficulté demeure cependant le portugais, qu’ils ne parlent pas.
    Mais, tous ne sont pas rentrés chez eux. Les Angolais qui ont fondé une grande famille et investi ont préféré rester en RD Congo. « Quand vous atteignez 60 ans, vous ne pouvez plus travailler dans l’administration, car c’est l’âge de la retraite », autre explication donnée par un Angolais qui a lui aussi choisi de rester dans son pays d’accueil pour ses vieux jours.

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