Première audience publique au tribunal de garnison de Matadi siégeant en matière répressive dans l’affaire qui oppose Patrick Kaniki, agent de police principal au ministère public. Ce policier de roulage est poursuivi pour outrage au vice-gouverneur qu’il a taxé de chiche.
Selon le major Mbulungombe, présidente du tribunal militaire de garnison de Matadi ‘’étant policier administré à l’état -major, groupement police de circulation routière sous le numéro matricule 17189/C en date du 19 décembre Kaniki a outragé le vice-gouverneur par parole en ce terme : akabaka te (un chiche, ndlr), fait prévu et puni par l’article 136 du Code pénal ordinaire livre 2ème’’. Elle poursuit :’’ sera puni d’une servitude pénale de trois à neuf mois et d’une amende de trente zaïres au plus ou de l’une de ces peines seulement, celui qui, par paroles, faits, gestes ou menaces, aura outragé soit un membre des cours et tribunaux, soit un officier du ministère public, soit un officier supérieur des Forces armées et de la gendarmerie, soit un gouverneur dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions.’’
Pour cette première journée, la partie défenderesse a plaidé pour une liberté provisoire. Cette demande a été rejetée par le ministère public. Car pour lui, le Code militaire juridique ne prévoit de liberté provisoire que pour un inculpé et non pour un prévenu.
Avis divergeants
Selon des témoins,le 19 décembre dernier, Patrick Kaniki,34 ans, célibataire et père de deux enfants a qualifié Atou Matubuana,le vice-gouverneur de chiche lors du passage de son cortège. Il était descendu de son véhicule et s’est adressé à ce policier avant d’ ordonner son arrestation. Cette première audience a aliménté les conversations. ‘’L’autorité devrait banaliser cela au lieu de saisir les instances judiciaires. C’est ridicule sa réaction’’,s’est indigne un jeune. ‘’C’est une mesure disciplinaire. Cela servira d’exemple pour ceux qui ne respectent pas les autorités’’,a défendu J.D,un autre jeune.
A Matadi, au Kongo Central, le passage des autorités est une occasion pour des habitants de demander de l’argent. Ils lancent souvent des slogans pour les appâter.
Prochaine audience publique ,vendredi 29 janvier.